n bras de fer s’engage dans le Jura. Ce 29 janvier, plusieurs dizaines de personnes arrivent à Passenans, un petit village agricole et viticole de 300 âmes. Pendant plusieurs heures, elles arrachent totalement les vignes et les piquets d'une parcelle de 2 hectares. Elles répondent à l’appel lancé par Soulèvements de la terre et la Confédération Paysanne, avec le soutien d’organisations écologistes telles qu’Extinction Rébellion et les Amis de la Terre, tel que le rapporte le site web Reporterre. Une « opération illégale », « sur ces vignes laissées à l’abandon depuis 2008 » selon ce journal écologiste, qui décrit l’opération du propriétaire de la parcelle, le groupe foncier ABJ, comme s’apparentant à de la « spéculation foncière ».
« C’est insensé ce qui s’est passé, réagit pour sa part Frédéric Barthod Malat, à la tête d’ABJ. Ça fait des années que l’on cherche un vigneron pour l’exploitation que nous avons achetée avec un ami en 2007. Nous avons eu un vigneron salarié jusqu’en 2011 mais ça n’a pas été probant et nous avons liquidé le domaine. Seules les vignes sont dans le GFA. En attendant de trouver une solution, nous continuons à payer notre investissement, de nos poches. On propose un compromis à toute personne intéressée, avec une mise à disposition gratuite des parcelles. J’ai eu des discussions avec la Safer et ça ne donne rien".
"Ça nous fait mal de voir ces vignes abandonnées. D’autant que c’est un investissement passion. On a eu un vigneron intéressé début 2021. Mais le contexte économique lié au Covid n’a pas été favorable. Ce n’est pas simple d’investir et de replanter dans ces conditions. On est donc prêts à investir. On est même ouverts pour trouver un terrain d’entente avec le vigneron voisin s’il le souhaite". Ce n’est pas n’importe quel viticulteur. Il s’agit de Steve Gormally, habitant Passenans et porte-parole de la Confédération paysanne du Jura, actif le 29 janvier dans le défrichage et le brulage des 2 ha de vigne, ceps et piquets inclus. "Visiblement, il préfère le bras de fer, regrette Frédéric Barthod Malat. Quant au défrichage, nous portons plainte car la parcelle a été détruite."