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Grâce au plan gel, ces vignerons ont pu investir dans un système de protection
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Un coup de pouce bienvenu
Grâce au plan gel, ces vignerons ont pu investir dans un système de protection

Face aux gels récurrents, des vignerons investissent pour protéger leurs vignes, grâce aux aides distribuées par FranceAgriMer. Trois d’entre eux partagent leur expérience.
Par Hélène de Montaignac Le 24 janvier 2022
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 Grâce au plan gel, ces vignerons ont pu investir dans un système de protection
Julie et Mathieu Mercier, propriétaires du Château La Grande Clotte à Lussac-Saint-Émilion ont perdu 90 % de leur récolte en 2021. - crédit photo : DR
A

près avoir repris en 2016, le Château La Grande Clotte à Lussac-Saint-Émilion, Julie et Mathieu Mercier ont souffert du gel tous les deux ans. Ils ont perdu 100 % de leur récolte en 2017, 50 % en 2019 et 90 % en 2021. « Nous étions assurés, mais aujourd’hui que nous commençons à avoir des marchés fiables, il nous faut du vin », explique la vigneronne, qui a décidé d’investir pour cela dans une tour antigel, avec l’espoir de protéger un tiers de ses 9 ha d’un seul tenant.

Olivier Bellanger, installé quant à lui sur 14 ha dans le Loir-et-Cher, vient d’investir dans une deuxième tour antigel, après celle acquise en 2018. « Que les vignes gèlent ou pas, désormais chaque année le risque est là, avec des vignes qui débourrent tôt et des fronts d’air froid qui s’installent durablement », argumente ce propriétaire du Domaine de la Piffaudière, à Monthou-sur-Cher.

40 % de subvention grâce au plan de relance

Dans la commune voisine de Pouillé, Thierry Delaunay, propriétaire du domaine Joël Delaunay, constate lui aussi ces changements, conséquence du réchauffement climatique. Alors que son vignoble de 44 ha n’avait pas subi de gel depuis près de quarante ans, il a été lourdement impacté le 7 avril 2021 par un coup de froid additionné de grésil. La sensation d’avoir désormais « une épée de Damoclès au-dessus de la tête », ainsi que l’aide de FranceAgriMer l’ont convaincu d’investir dans une protection. Quand le vigneron a vu qu’il pouvait obtenir 40 % de subvention grâce au plan de relance du gouvernement, il a décidé de s’équiper d’un coup de deux éoliennes fixes pour 42 000 € pièce, environ.

Thierry Delaunay a opté pour des machines Orchard-Rite fonctionnant au GPL, et dont le distributeur, Filextra, se trouve à Cheverny, à une vingtaine de kilomètres de chez lui. Ces machines viennent d’être installées. Elles protégeront 9 ha d’un seul tenant. L’aide déduite, elles ont coûté un peu plus de 50 000 € au viticulteur, auxquels il a dû ajouter le coût de l’installation, aux alentours de 1 000 €, et l’abonnement au gaz pour environ 110 € mensuels. Parallèlement, dans son second vignoble sur la rive opposée du Cher, il renouvelle cette année son contrat avec un hélicoptère.

ça vaut le coup

Olivier Bellanger investit lui aussi dans une éolienne au GPL, du même fournisseur. Ce matériel va compléter la première tour qu’il a installée en 2018, ainsi que deux tours qu’il partage avec un voisin, adhérent comme lui à la Cuma Protect Gel. Il compte ainsi protéger « au moins les deux tiers de son vignoble ». Olivier Bellanger a fait sa demande de subvention par l’intermédiaire de la Cuma, et il a obtenu 50 % d’aide. Ainsi, au lieu de 42 000 € environ, sa tour antigel lui coûtera près de 21 000 €, hors installation, qui demande deux heures de main-d’œuvre environ et l’abonnement au gaz. La Cuma a pris un prêt sur quinze ans à son nom. Ajouté à la subvention, cet apport lui a permis de financer son investissement alors qu’il avait déjà acheté une tour en 2018. « Ça vaut le coup, dit-il. En quatre ans, je suis arrivé à protéger les deux tiers de mon vignoble, c’est pas mal. »

Pour sa part, dans le Bordelais, Julie Mercier a opté pour une tour fixe à trois pales, « pour diminuer la nuisance sonore ». Avantage esthétique, la tour est repliable. « On la relève uniquement quand on en a besoin et sans difficulté, grâce à un vérin électrique. Le reste du temps, elle ne gâche pas le paysage », note-t-elle, pronostiquant qu’en raison du grand nombre de viticulteurs cherchant à s’équiper sur son secteur, les modèles repliables deviendront les seuls tolérés. Julie Mercier a fourni un devis de 50 000 €, pour lequel elle a obtenu 40 % d’aide, installation non comprise. « Je suis un petit peu déçue car à cinq jours près, j’étais encore Jeune agricultrice, et j’aurais obtenu 50 % d’aide au lieu de 40 %... », regrette-t-elle.

Des dossiers faciles à monter

Habitués à faire des demandes auprès de FranceAgriMer, Julie Mercier et Thierry Delaunay ont jugé ce dossier particulièrement facile à mener. Quant à Olivier Bellanger, il s’est fait assister du trésorier de la Cuma, ce qui leur a pris environ une heure. « La démarche n’est vraiment pas compliquée, mais j’ai dû faire modifier le devis en retirant du petit matériel comme des boulons, un câble en cuivre… pour environ 200 €, alors que le devis similaire d’un collègue a été accepté », s’étonne-t-il. Cependant, le vigneron se frotte les mains d’avoir monté le dossier dès le début de l’été 2021, car « après la mi-juillet, les prix des matériels ont augmenté de 16 à 18 % ».

Après s’être équipée seule dans son secteur, Julie Mercier œuvre avec son GIEE pour développer une stratégie collective de protection contre le gel et convaincre ses voisins de partager des éoliennes comme cela ce fait dans le Val de Loire. 

 

Une nouvelle enveloppe de 60 M€

Ces trois vignerons ont bénéficié de l’aide aux investissements pour lutter contre les aléas climatiques : gel, grêle, sécheresse et vents violents. Depuis le 13 décembre 2021, cette mesure est dotée d’une nouvelle enveloppe de 60 M€. L’offre est ouverte jusqu’au 31 décembre 2022. Cette somme s’ajoute aux 70 M€ déjà engagés depuis janvier 2021. Un an plus tard, au 11 janvier 2022, FranceAgriMer avait validé 361 demandes d’achat de protection antigel de la part des viticulteurs, pour un montant de 10,6 M€, devant être versé sur présentation des factures.

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