ans quelle mesure votre matériel de pulvérisation réduit-il les risques de dérive aérienne ? La seule référence officielle à ce jour est la liste officielle du ministère de l’agriculture, qui comprend les différents pulvérisateurs du marché capables de diminuer la dispersion par rapport à la moyenne [voir encadré]. Mais cet agrément est essentiellement basé sur des données constructeurs.
Meilleurs résultats pour les pulvés à panneaux
Pour obtenir de nouvelles données, l’Inrae, l’IFV et Montpellier Supagro ont utilisé leur banc d’essai standardisé Eole Drift. Depuis 2019, plusieurs modalités de pulvérisations sont ainsi testées sur 4 rangs de vignes artificielles, subissant un vent perpendiculaire produit par un « mur de ventilateurs ». Pour évaluer la dérive de chacune des modalités, des fils de nylon tendus entre deux mâts récoltent des micro-goutellettes à 7,5m du rang. « De cette manière, toutes les machines traitent en conditions identiques. Cela permet d’obtenir une forte répétabilité », relève Adrien Verges, ingénieur de l’IFV.
Les premiers résultats en matière de dérive, obtenus en 2021, donnent des pistes intéressantes. «Les pulvérisateurs à panneaux récupérateurs équipés de buses à injection d’air obtiennent les meilleurs résultats, avec une diminution de la dérive qui peut dépasser les 95 % par rapport à une pulvérisation classique. Suivent les panneaux récupérateurs à buses classiques, avec -75 à -90% de dérive. Les voûtes pneumatiques obtiennent les moins bons résultats. »
L’expérimentation doit se poursuivre, avec le test d’autres pulvérisateurs, et se complexifier dans les années à venir. « La dérive pourrait être exprimée en fonction de sa hauteur », prévoit notamment Adrien Verges. Quoi qu’il en soit, l’enjeu est de « fournir des outils pour les viticulteurs et les pouvoirs publics », avec pour objectif « d’aller vers une classification des pulvérisateurs viticoles selon leur potentiel de diminution de la dérive ».
La réglementation actuelle prévoit qu’un agriculteur doté de matériel de pulvérisation agréé, c’est à dire inscrit dans la liste officielle du gouvernement, peut réduire sa zone de non traitement (ZNT) aux abords des points d’eau jusqu’à 5m, ainsi que les distances de sécurité à proximité des zones d’habitation (DSR).