ujourd’hui, les taux de reprises en pépinières viticoles sont en moyenne de 60 à 65 %. Et ils varient fortement d’une année à l’autre. L’enjeu pour l’ensemble de la filière est donc de les améliorer. Tel est l’objet du programme de recherche greffage + mis en place par l’Inrae avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), le Comité National des Interprofessions des Vins (CNIV) et les pépiniéristes. « Notre hypothèse est que le greffage provoque un stress oxydique au niveau du point de greffe qui pénaliserait la formation de l’union greffon/porte-greffe et croissance du plant par la suite », explique Sarah Cookson, de l’Institut national de la recherche agronomique et environnementale de Bordeaux (Inrae Bordeaux).
En 2020, les chercheurs ont donc testé in vitro, en laboratoire, puis au champ l’efficacité de plusieurs antioxydants sur différentes combinaisons greffon/porte-greffe. Ils ont réalisé les essais de terrain au sein de l’Inrae et chez trois pépiniéristes. Avant le greffage, les expérimentateurs ont trempé les boutures de greffons et de porte-greffes dans des bains d’antioxydants durant 4 heures. Ils ont ensuite réalisé les greffages et prodigués les mêmes soins à ces plants qu’aux plants témoins. Les résultats tendent à montrer que l’acide cinnamique et l’acide ascorbique auraient un effet positif sur les taux de reprise. Les chercheurs ont donc poursuivi les essais en 2021. Les résultats seront disponibles après l’arrachage des pépinières. En parallèle, les chercheurs travaillent à mieux comprendre les raisons et mécanismes de la réussite au greffage. « Sur la combinaison Ugni-Blanc/RSB, nous avons identifié un stilbène qui s’accumule au niveau du point de greffe et qui pourrait être un marqueur de mauvaise réussite », explique Sarah Cookson. Les tests se poursuivent.