itiREV ? Un dossier emblématique pour Lydia Héraud, en charge de la viticulture et des spiritueux, au conseil régional de la Nouvelle Aquitaine depuis 2016. Dès son arrivée, elle s’attache à mettre tout le monde autour de la table : syndicats professionnels, chambres d’agriculture, organismes de recherches, clusters dans le vin et l’agroalimentaire, start-ups régionales. Sans réelle difficulté. Cette viticultrice, à la tête de 100 hectares de vignes en Haute Gironde, a longtemps travaillé à la direction du service communication de la coopérative des Vignerons de Tutiac, que dirige son époux Stéphane Heraud. « L’expérience que j’ai acquise au sein de la coop m’a beaucoup aidé. C‘est une bonne école pour entrer en politique. Il faut être souple, à l’écoute, tout en tenant le cap » indique celle qui se jette dans le bain dès 2001, en devenant conseillère municipale de la petite commune de Val-de-Livenne.
Depuis un an, elle préside la communauté de communes de l’Estuaire (14 communes, 15 000 habitants). Devenue conseillère régionale, elle pilote VitiREV, qui vise à « innover pour des territoires viticoles respectueux de l’environnement ». Fin 2019, VitiREV est lauréat de l’appel à projets Territoires d’innovation dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir. La Région obtient 73,6 millions d'euros pour un projet tout à la fois environnemental et économique, permettant de proposer de véritables alternatives aux traitements phytos. VitiREV a suscité la création de 14 laboratoires d’innovation territoriale rassemblant des acteurs viticoles qui se penchent sur des thématiques telles que les cépages résistants, les robots à la place de désherbants, les produits de biocontrôle. Au global ce sont 130 partenaires qui sont engagés dans VitiREV. « Tout le monde est venu dans ce vaste programme. C’est une vraie satisfaction » lâche-t-elle.
Figurant en huitième position sur la liste du candidat sortant Alain Rousset, Lydia Héraud évoque les futurs chantiers à mener. Notamment la formation, avec la création d’escape-games pour attirer les jeunes dans les métiers de la viticulture. Ou encore la création d’outils de réalité virtuelle permettant aux viticulteurs de repérer les maladies et d’anticiper. Un autre dossier luit tient à cœur, celui des accidents climatiques.
Et de rappeler le gel en 2017, la grêle en 2018, rebelote en 2021 avec le gel. « Il faut se muscler et créer une vraie filière pour se doter d’équipements tels que des tours antigels. Nous avons ici, en région, les PME, notamment des sous-traitants de l’aéronautique, capable de fabriquer de tels équipements qu’il faudra accompagner » explique-t-elle. Il s’agit aussi de mettre sur pied de nouveaux modèles d’assurance. Depuis deux ans une expérimentation est menée avec Groupama et deux coopératives, que sont les Vignerons de Buzet et les Vignerons de Tutiac. La collusion entre vignerons de Tutiac et Région est-elle possible ? « Je fais très attention. Je ne siège pas à la commission permanente de la région qui attribue les subventions. Je reste en retrait » insiste l’épouse du président de la coop.