Les dérogations accordées aux agriculteurs et viticulteurs concernant le brûlage des déchets verts à l’air libre sont amenées à disparaître car elles impactent très fortement la qualité de l'air ambiant » rappelle Gérard Gazeau, chargé de mission agroenvironnement et énergie à la Chambre d'Agriculture du Vaucluse.
Pourtant, d’après l’enquête financée par l'Agence Régionale de Santé qu’il a réalisée avec ses collègues auprès de 120 exploitants, si 90% des viticulteurs réalisent un broyage des bois de taille, 82% brûlent encore les ceps qu’ils arrachent.


« Certains savent que les particules émises par le brûlage génèrent une pollution qui n'est plus acceptable et qu’il peut nuire à l'image de la viticulture mais la plupart considèrent qu'il s'agit du moins mauvais compromis du point de vue de la mise en œuvre et du coût. Et 94% ne connaissent pas d’alternatives locales au brûlage » détaille Gérard Gazeau.
La Chambre d’agriculture tente de les inciter à changer de pratique en leur proposant d’autres solutions. Elle travaille notamment sur la valorisation des ceps en combustible pour barbecue proposée par une société belge. « Barbecue et Vigne a développé cette prestation il y a 22 ans. Elle découpe les souches en buchettes et les revend en grande surface en Belgique et aux Pays-Bas » reprend le chargé de mission.
Le viticulteur n’est pas rémunéré pour son bois mais il peut facturer la mise à disposition de matériel ou de salariés pour tirer le broyeur ou charger la remorque à fond mouvant de 90m3 et de 4,2 mètres de hauteur amenée sur site par la société, qui se charge ensuite du transport.
Barbecue et Vigne se déplace pour récupérer un minimum de 10 000 souches, l’équivalent de 2,5 hectares arrachés. Une démonstration est prévue sur 6 hectares à Travaillan (84) le 1er mars prochain. « L’objectif est de préparer la prochaine saison, car l’enlèvement des souches ne peut se faire que plusieurs mois après l’arrachage, le temps pour le bois d’être lessivé et de sécher » explique Gérard Gazeau. « Deux viticulteurs m’ont contacté pour un enlèvement de souches arrachées cet hiver, j’ai dû refuser » regrette-t-il.
Pour éviter le stockage à la parcelle, Barbecue et Vigne travaille également sur une récupération des bois aériens, sans racines ni terre, qui interviendrait juste après le dépalissage.