ette fin janvier, le directeur d’Inovitis, Eric Bisetto invitait par courrier les viticulteurs à sécuriser leurs approvisionnements de phytos en engageant rapidement des commandes sur la totalité de leurs besoins, en anticipant la livraison de leurs produits, et en acceptant de recevoir toutes leurs commandes dès leur mise à disposition.


« Le contexte lié au Covid-19 est encore incertain. Nous identifions des risques de tensions mondiales qui pourraient nous amener à substituer certains produits » expliquait-il, annonçant en plus une probable augmentation des tarifs liée aux pénuries. « La fermeture de sites de distribution ou de magasins en cas de contaminations est une éventualité à prévoir, de même que l’hypothèse d’un reconfinement strict ».
Son confrère Jean-Paul Palancade, directeur d’Agrosud, numéro 1 des distributeurs d'agrofournitures sur l'arc méditerranéen et la Vallée du Rhône, semble bien plus serein. « On entend un bruit de fond, il se dit que certains produits pourraient manquer mais nous ne sommes pas inquiets et je ne prévois aucune communication » assure-t-il ce 16 février.
Jean-Paul Palancade n’a pas constaté plus d’incidents en 2020 qu’avant la crise. « Nous avons dû faire face à quelques retards de fournisseurs et regretter l’absence d’un ou deux adjuvants, mais rien de méchant ». Il estime que la campagne en cours devrait aussi bien voire mieux se passer compte tenu de l’allègement des mesures prises par le gouvernement.
Pour l’heure, ses clients viticulteurs ne se pressent pas à passer commande. « Il n’anticipent pas particulièrement, alors que l’année dernière, il y avait eu une vraie ruée sur les appros fin mars ».
Le directeur d’Agrosud rappelle que sur son secteur, 70 % des achats sont réalisés juste avant utilisation en fonction de la pression sanitaire de l’année. « Ce n’est pas comme dans les vignobles océaniques, où 90 % des commandes sont passées fin février ».