u 22 janvier, l’interprofession des vins de pays d’Oc a enregistré 3,5 M hl de contrats d’achat, soit 560 000 hl de plus qu’à la même période de l’année dernière. Cette hausse globale de 19 % des volumes contractualisés concerne toutes les couleurs : blanc : 982 000 hl, soit 110 00 hl supplémentaires (+13%), rosé : 1,2 Mhl, soit 187 000hl de plus (+18%), et rouge : 1,3 Mhl, +263 000hl, (+25%). Autre fait marquant, la forte progression des contrats pour les vins certifiés Terra Vitis qui bondissent à 400 000 hl contre 152 000 hl l’an dernier. Le marché a démarré en novembre, a été très dynamique en décembre pour se ralentir en janvier, précise InterOc.


Sur le terrain, les opérateurs ne semblent pas tous ressentir une telle dynamique. A la coopérative de Coursan dans l’Aude, le directeur Sébastien Boyer est plutôt satisfait : « J’ai veillé à contractualiser le plutôt possible. A ce jour, il me reste 10 000 hl sans contrat sur les 180 000 hl produits. C’est plutôt encourageant. Nous n’avons pas ressenti de frilosité de la part de nos clients ». Cédric Drouet, directeur de la cave de Fontès, est lui aussi bien avancé dans ses ventes : « A mi-janvier, tous mes volumes en IGP Oc étaient contractualisés, mais c’est un mois plus tard que d’habitude. Les contrats sont arrivés très vite sur les vins certifiés Terra Vitis, ainsi que sur nos blancs. Pour les rosés et les rouges, les transactions ont été plus laborieuses ». A la cave d’Ouveillan, le président Bruno Dura reste soucieux : « A fin janvier, 80 % de notre production en IGP Oc est contractualisée, une situation identique à l’an dernier. Mais nous sommes en retard sur les retiraisons ». Olivier Plut, le directeur de la coopérative Clochers et Terroirs à Puilacher, ne constate pas d’embellie sur ses ventes : « Le marché n’est pas facile car le CHR est à l’arrêt, les ventes à l’export sont compliquées et le tourisme pour le moment en berne. Ce n’est pas l’euphorie mais ce n’est pas la catastrophe non plus, nous avons 75 à 80 % de notre production contractualisée alors qu’habituellement à cette date, nous sommes à 90%. Mais comme nous avons plus de récolte, en termes de volumes, on doit être à peu près au même niveau que les années passées ».


A la cave de Montblanc, le directeur Jean-Charles Blanc observe un net ralentissement depuis Noël : « Vu la conjoncture, les acheteurs sont prudents. Ils ne se couvrent que pour une partie de leurs besoins habituels. J’ai encore 15 000 hl, essentiellement des rosés, qui ne sont pas sous contrat alors qu’habituellement, à cette date tout est vendu ». A la coopérative Saint Jean de Serre dans le Gard, seul 60% de la production est contractualisé : « D’habitude, nous faisons affaire dès octobre, cette année les premiers contrats ont été signés en novembre et portent sur des volumes revus à la baisse par rapport à l’an dernier. Et depuis mi-décembre, c’est le calme plat », s’inquiète directeur Lionel Richard. Les courtiers confirment ces observations : « Certains de mes clients maintiennent leur volume d’achat, d’autres les réduisent et attendent de voir comment leurs ventes vont évoluer, mais aucun n’accroît ses achats », indique René Vergnes, courtier biterrois. « Jusqu’au 15 décembre, le marché a été relativement dynamique, en phase avec l’année précédente, mais depuis la mi-décemXSsbre, il est à l’arrêt et n’a pas repris en janvier. Mon activité est en chute de 50% sur janvier. Les acheteurs sont hésitants », observe Louis Servat, courtier dans l’Aude. Bruno Crouzet, courtier dans le Gard ressent lui aussi cette baisse d’activité sur janvier : « Il y a longtemps que je n’avais pas eu autant d’échantillons sur ma paillasse à cette époque et si peu de demandes en face ».
En début de campagne, le syndicat des vins de pays d’Oc avait demandé aux producteurs de présenter un contrat pour toute demande de label, avant d’assouplir cette mesure en octobre avec le BIC (Besoin Individuel en Certification), limitant l’exigence du contrat aux volumes qui dépassent le BIC. Ces mesures ont-elles contribuer à accélérer les contractualisations ? Certains le pensent. Quoi qu’il en soit, dans le contexte de crise actuelle liée à la pandémie de la Covid 19, l’IGP Oc tire plutôt bien son épingle du jeu.