Biais quotidien
Bonne nouvelle, Axel Kahn lit Vitisphere. Mauvaise nouvelle, il n’aime pas l’article concernant une seconde étude taïwanaise qui vient confirmer que les polyphénols du raisin (qui se retrouvent dans le vin) bloquent l’infection du Covid. France Bleu Bourgogne s’était déjà intéressée à cette nouvelle en interviewant la rédaction il y a quelques semaines. Il est vrai qu’il est tentant de faire un raccourci, en comprenant que ces nouvelles scientifiques invitent à lever le verre plus que de raison pour se prémunir du Covid (ndlr : nous avons d'ailleurs changer le titre de l'article qui prêtait à confusion, nous nous en excusons). Mais à Vitisphere, nous savons de quoi nous parlons, pour boire du vin et, tout de même, avoir été touché par la maladie. Comme d’ailleurs certains œnologues qui souffrent encore d’anosmie. Non, Vitisphere ne milite pas pour que la consommation de vin augmente pour se protéger du virus. Vitisphere a toujours défendu une consommation raisonnée qui ne mette pas en danger la santé, n'en déplaise à ceux qui aiment nous qualifier de "presse du lobby du vin". Transformer les informations, pour y voir autre chose que ce qu’il y a à voir est devenu un biais quotidien auquel se prête vous, nous et même les plus grands penseurs censés prendre du recul, recul difficile à prendre quand la réactivité est devenue impérieuse. Nous le comprenons. De même que nous comprenons que nos articles lus par d’autres personnes de la filière puissent les interprêter selon leurs propres logiques et valeurs de pensée. Nous choisissons de publier cette information car elle interroge sur les débouchés du vin. Et notamment celles des distilleries condamnées à innover pour stopper la dépendance de cette filière aux subventions européennes. Une tribune à ce sujet sera d’ailleurs bientôt à lire sur notre site. Et si nous savons que nous allons choquer en publiant cette information, c’est plutôt la filière encline à ne pas envisager d’autres débouchés que celle du flacon. Certainement pas les grands penseurs qui twittent sur un résultat scientifique qui dérange quand il est pris au premier degré. Et surtout, quand sa mauvaise interprétation sert l’actualité et une certaine vision de la place de l'alcool sur la table des Français.