ue la filière vin et l’exécutif ne s’y trompent pas, « le Prêt Garanti par l'État (PGE) est une véritable dette supplémentaire. Qui ne donne pas de capacité d’investissements, mais de la trésorerie pour couvrir les charges fiscales, sociales et salariales de nos entreprises » prévient Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants. Alors que le remboursement des premiers PGE sont reportés d’un an, le représentant des caves particulières françaises appelle le gouvernement à anticiper les futures échéances pour adapter l’outil. Et éviter que la casse évitée en plein crise covid n’arrive au moment de la reprise espérée.
« Amortir 25 % de son chiffre d’affaires en quatre ans, ce n’est pas possible. Nous demandons de pouvoir digérer le plus lentement possible cette dette sans surcoût, pour préserver notre capacité de rebond » explique Jean-Marie Fabre, qui milite auprès de Bercy pour que le temps d’amortissement soit allongé à 15 ans. D’après les retours ministériels, un nouveau cadre des PGE pourrait être finalisé cet été.
Face à l’angoisse financière qui pèse sur le moral du vignoble, « nous n’avons pas encore toutes les réponses » reconnaît Jean-Marie Fabre, qui appelle le gouvernement à faire aboutir le plus rapidement ce dossier pour donner de la visibilité aux entreprises. « Évitons l’urgence et traitons sereinement ce sujet » conseille le vigneron de Fitou, qui plaide pour une solution collective anticipée et sans surcoût. Afin d’éviter des négociations d’urgence individuelles, entre les entreprises et leurs banques.
N’ayant pas de remontées du vignoble sur des faillites ou dépôts de bilan, Jean-Marie Fabre souligne les capacités de résilience et d’adaptation des vignerons. Mais « on ne vivra jamais aussi bien que lorsque les marchés se réouvriront… » conclut-il.