la fin novembre, la plateforme www.winetourism.com a sondé 1 203 caves dans 34 pays à travers le monde pour évaluer l’impact de la pandémie sur leurs activités oenotouristiques cette année. Sans surprise, les restrictions sur les déplacements à l’étranger ainsi que les mesures de confinement et la fermeture de différentes catégories d’établissement ont entraîné une perte de revenu colossal au sein du secteur. Plus de 83% des caves sondées ont perdu des recettes générées par l’oenotourisme : plus de la moitié ont perdu au moins 50%, un tiers a perdu entre 50 et 80% et un cinquième au moins 80% ; seuls 6% affirment avoir augmenté leurs recettes tandis que 10% constatent une stabilité par rapport à 2019. Sur les caves qui ont réussi à développer leur chiffre d’affaires, la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne : 7% des caves interrogées ont déclaré, en effet, que leurs recettes oenotouristiques vont augmenter cette année, contre 2% des structures en Italie et 1% en Espagne (et 22% en Australie). Tout en suggérant qu’il serait intéressant de poursuivre les études pour savoir quels facteurs ont permis à ces caves de mieux tirer leur épingle du jeu, winetourism.com note que l’existence d’une bonne base de clients dans son pays d’origine compte pour beaucoup. En effet, près de la moitié des caves sondées ont vu leur clientèle internationale chuter de plus de 90% tandis qu’un tiers supplémentaire ont reçu plus de 50% de visiteurs internationaux en moins par rapport à 2019. « Les caves qui ont développé un modèle oenotouristique orienté vers les oenotouristes internationaux se montrent particulièrement vulnérables sur le plan économique », confirme l’étude. Et d’en conclure : « En l’absence d’une bonne base nationale, les caves devront prendre des mesures pour améliorer leur attrait auprès des visiteurs domestiques. Leur réussite dépendra du type d’expérience proposée et de la manière dont ces expériences sont marquetées…»
Quant à savoir l’impact durable de la crise, les répondants se montrent plutôt optimistes, notamment en France, et sans doute toujours grâce à sa clientèle nationale. Globalement, un tiers des caves prévoient un retour à la normale en 2021, tandis que plus de la moitié tablent plutôt sur 2022. En revanche, 41% des sondés français estiment que l’oenotourisme reprendra en 2021, contre 33% des Espagnols, 31% des Australiens, 29% des Italiens et 24% des Allemands. Seule une petite minorité, de l’ordre de 10%, pensent qu’il faudra attendre 2023 ou après pour que l’activité reprenne normalement. Est-ce parce que, globalement, l’oenotourisme suscite des réactions positives, toujours est-il que les deux-tiers des caves interrogées prévoient de maintenir ou d’augmenter leurs investissements dans ce domaine post-Covid. Cela s’explique par le fait que, pour 80% des répondants à travers le monde, l’oenotourisme va continuer de croître sur le long terme. En France, c’est l’avis de 75% des sondés, contre 78% en Australie, 81% au Portugal, 82% en Italie, 83% en Espagne et 89% en Allemagne. La plupart des caves estiment, par ailleurs, que l’oenotourisme représentera un outil de développement essentiel à l’avenir. Cela, d’après winetourism.com, à condition « de diversifier ses marchés, ses produits et ses services afin de pouvoir anticiper de futurs chocs extérieurs et des fluctuations ».