Nous voulons travailler nos vignes sans être accusés ni jugés. Nous ne voulons pas avoir des problèmes de voisinage » répète Jean-Noël Bruguera. Allusions à peine voilées au combat judiciaire mené à Villeneuve de Blaye en Gironde, qui a conduit deux viticulteurs à être condamnés pour avoir intoxiqué des enfants d’une école.
Avec sa sœur, Jean-Noël Bruguera dirige château Muscadet, une propriété familiale de 18 ha, AOC Côtes de Bordeaux, implantée sur la commune de Bassens de 7300 habitants. L’affaire remonte à deux ans. Dès l’annonce du projet immobilier, le frère et la sœur se sont émus de la situation : certains des 126 logements de ce lotissement allaient se trouver à 10, 66 mètres des derniers pieds de vigne de la parcelle. Or la propriété n’est pas en bio, mais les vignes sont traitées avec du cuivre, des bio contrôles, du soufre. « Comment vont réagir les nouveaux habitants lorsque nous traiterons. Nous sommes riverains sur 150 mètres côté nord » indique-t-il. Pour faire entendre ses revendications et contester l’emplacement du lotissement Jean-Noël Bruguera et sa sœur ont porté l’affaire devant le tribunal administratif de Bordeaux. En juin dernier, le tribunal les a déboutés.
Il n’empêche, ils réclament une protection entre les vignes et le lotissement, à savoir une haie haute sur les 150 mètres de longueur et un mur qui ne soit pas en bois, de 2 mètres de haut. Le promoteur LP Promotion, lui, annonce des séparations, telles une clôture en bois d’une hauteur de 2 mètres, un espace tampon arboré et une haie pour chaque jardin.
Sollicité par Vitisphere, le maire de Bassens, Alexandre Rubio, fait savoir que « l’affaire est close. Le permis de construire déposé sous le mandat du maire précédent respecte la législation ».