On retiendra de cette vendange un état sanitaire excellent et une belle maturité. Nous avions craint un moment d’avoir un peu d’oïdium, mais nous n’en avons pas vu dans les pressoirs. Cette année, il a fallu attendre que les chardonnays mûrissent. En cuverie, la moyenne des degrés (dans la Marne) est de 10.24, avec 6.18 d’acidité et un pH de 3,23.
Ce sont des vendanges qui ont fait du bien, dans ce contexte si particulier. Les raisins étaient magnifiques, avec un temps ensoleillé. Les vendanges ont été vécues pour beaucoup comme un état de grâce, un moment suspendu, une vraie fête.
Où en sont les vinifications ?
Nous avons ensemencé les fermentations malolactiques sur certains sites entre le 5 et le 8 septembre. Elles seront bientôt terminées. Les premières dégustations montrent que pour les rouges, le fruité est remarquable. Tout le monde s’accorde à dire que c’est une très belle année pour le meunier, ce qui est vrai. Mais globalement, les dégustations des trois cépages sont prometteuses. On trouve une belle finesse sur le chardonnay.
On s’aperçoit que le ressenti aromatique n’est plus directement corrélé avec les données analytiques des vins. Nous avons peu de malique, 3 à 4 g/l, alors qu’avant on avait 6 à 7 g/l. C’est devenu une habitude avec ces chaleurs. Avant, l’acidité était rarement une question en Champagne. Cela va le devenir. Avant, avec des vendanges plus tardives, il fallait piloter entre l’état sanitaire des raisins et leur maturité. Depuis trois ans, ce n’est plus le cas.
On entend parler d’une trilogie de jolis millésimes, avec 2018, 2019 et 2020…
Il est vraiment trop tôt pour se prononcer. On verra au mois de décembre !