Le phylloxéra a été découvert pour la première fois dans la vallée Walla Walla en août dernier » relate le magazine américain SevenFiftyDaily.
Convaincus qu’ils ne verraient jamais le ravageur, les vignerons n’avaient jusqu’alors pas jugé utile de greffer leurs vignes sur des porte-greffes résistants. « Aujourd’hui, ils se bousculent pour les protéger et redoutent des contaminations croisées via les équipements du vignoble, les pneus des camions ou les chaussures » poursuit l’auteur de l’article.
Les avis divergent sur l’origine de cette invasion. Beaucoup pensent que le puceron était là depuis longtemps mais qu’il avait été contenu par la rudesse des hivers.
C’est le cas de Sadie Drury, directrice de Seven Hills Vineyard, l’un des plus anciens domaines de la région. « Nous croyons que le phylloxéra vit ici depuis un certain temps. Ceci signifierait, ce que nous espérons, que sa propagation et son déclin sont lents. Nous aurions alors le temps de replanter dans les 10 à 20 prochaines années, en en profitant pour améliorer les adéquations entre nos cépages, nos clones, et nos terroirs. »
Voyant les hivers se radoucir, certains vignerons sont beaucoup plus inquiets et préconisent des mesures d’urgence. Ainsi, au vignoble SJR, Brooke Robertson milite pour que les autorités imposent des tests de dépistage à grande échelle et mettent en place un protocole sanitaire commun à tous les viticulteurs.
Elle souhaite que Walla Walla suive l’exemple de l’Australie, qui, en 2009, avait imposé des quarantaines et endigué l’évolution du puceron.
« Chaque producteur aborde le problème à sa manière. Il y a beaucoup moins de surveillance et de réglementation que ce que j'ai connu à Napa et à Sonoma », regrette aussi Brad Sorensen, directeur du vignoble des Collines Vineyard. « Dans nos vignobles, nous limitons les visiteurs et désinfectons toutes les bottes. Nous avons aussi demandé aux voitures et camions de rouler moins vite pour limiter les soulèvements de poussière. »