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Financement crise
« Le Prêt garanti par l'Etat est une réponse adaptée à l’incertitude actuelle »

Le Crédit Agricole Champagne Bourgogne prévoit que plus de 50 % des viticulteurs auront besoin d’aides à la trésorerie suite à la crise du coronavirus. Interview de Tristan Lamy, directeur Développement Entreprises, Agriculture, Marchés Spécialisés et Banques Privée du Crédit Agricole Champagne Bourgogne *.
Par Aude Lutun Le 12 mai 2020
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« Le Prêt garanti par l'Etat est une réponse adaptée à l’incertitude actuelle »
Q

uelle est la santé financière de vos clients viticulteurs ?

Ils étaient déjà dans un contexte très incertain avec les taxes de Donald Trump et le Brexit. Cette crise du Covid-19 est très brutale. Tout va très vite quand on passe à zéro vente du jour au lendemain. La situation est différente si vous vendez du raisin ou des moûts ou si vous commercialisez des bouteilles auprès des particuliers. Dans le premier cas, les effets de la crise sont plus difficiles à évaluer à ce stade. Dans la vente auprès des particuliers ou du CHR, l’arrêt est net. La baisse des ventes de bouteilles est au mieux de 50 %, mais s’approche assez souvent des 80 à 100 %. C’est encore plus visible pour le champagne, qui a une dimension festive.

Quelles solutions leur proposez-vous ?

Jusqu’à présent, les viticulteurs étaient très occupés par le travail de la vigne. Dans les semaines qui vont venir, ils vont voir s’ils sont payés ou non de leurs livraisons effectuées avant le confinement et comment s’effectue la reprise et la réouverture des frontières. Ils auront un peu plus de visibilité sur leurs besoins. Le PGE (prêt garanti par l’Etat) est un outil intéressant car il est adapté à l’incertitude actuelle.

Combien avez-vous signé de PGE ?

A la date du 28 avril, nous en avons déjà signé une centaine pour un montant global de 10 M€, et nous avons des demandes pour 250 PGE supplémentaires. Les vignerons ont jusqu’au 31 décembre pour se positionner sur ce prêt, dans la limite de 25 % de leur CA. Le PGE est un prêt court terme d’un an réalisé par la banque, à taux 0 % avec un coût de garantie de 0.25 % la première année. Ensuite, s’il est converti en prêt amortissable à l’issue de la première année, le taux de garantie passe à 0.50 % les deuxième et troisième années et à 1 % les quatrième et cinquième années. Le taux d’intérêt est de 0 % la première année, et ensuite, il sera au taux du marché. C’est une formule souple car un vigneron peut souscrire un PGE de 100 000 €, rembourser 40 000 € à la fin de la première année et transformer le solde de 60 000 € en prêt amortissable de un an à cinq ans.

Etes-vous sollicités par des reports de remboursements ?

Oui, nous proposons un report des annuités de six mois. 20 à 25 % des vignerons de nos agences vont probablement recourir à cette possibilité. Le viticulteur paiera les intérêts sur les six mois de prêt supplémentaires, mais n’aura pas de pénalités ni d’autres frais. Par ailleurs, beaucoup de vignerons avaient contracté des « prêts à piloter », pour lesquels ils peuvent moduler seuls leurs échéances. Ils sont donc autonomes pour différer leurs annuités. D’une manière plus globale, nous pensons qu’au moins 50 % des vignerons auront recours à des aides à la trésorerie d’ici fin juin.

Est-ce judicieux de souscrire un prêt moyen terme pour bénéficier des taux bas ?

Ce n’est pas l’option que je conseille pour l’instant, car nous n’avons aucune visibilité sur la consommation des mois qui arrivent ni sur la récolte. Il est important de bien calibrer le montant que l’on emprunte. Il ne faut pas se laisser aveugler par le niveau de taux qui est bas actuellement mais bien raisonner sur le volume de capital emprunté qui lui obérera la capacité à investir des années futures.

Pensez-vous que tous les vignerons vont passer ce cap difficile ?

Tout le monde n’en sortira probablement pas indemne. C’est une crise énorme et brutale. Les vignobles de Côte d’Or, de l’Yonne et de l’Aube ont toutefois la chance de produire des vins de garde, ce qui leur laisse plus de latitude pour vendre leurs vins. De plus, la crise est mondiale et nos concurrents, comme le prosecco pour le champagne, sont aussi à l’arrêt ce qui limite les prises de parts de marchés par des produits de substitution.

 

(*) : Départements de la Côte d’Or, de l’Yonne et de l’Aube

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