hristophe Richel est un homme bien occupé : il est vigneron sur un domaine de 6 ha avec son fils, avec de la vente en bouteilles, maire de son village de Saint-Badolph depuis 2014, et vient tout juste d'accepter la présidence du Syndicat des vins de Savoie.... Malgré tout cela, il a décidé de se représenter pour un nouveau mandat de maire.
« Le fait d'appartenir à une Communauté d'agglomération est très enrichissant et me motive », explique celui-ci, pour justifier de cet engagement. Mais surtout, il souhaite continuer de se rendre utile en s'occupant de sa commune qui compte 3000 âmes, dont 10 viticulteurs : « J'aime mon village, c'est une histoire de cœur, et l'envie de faire bouger les choses », confie celui-ci.


Mais son emplacement n'explique pas à lui-seul ses nombreuses relations : Christophe Richel est un homme « de contact », une qualité indispensable pour être maire. « Il faut aimer aller vers les gens, accueillir les nouveaux arrivants », reconnait-il. Sa méthode repose d'ailleurs sur cette idée de dialogue et d'ouverture aux autres, en particulier auprès des "nouveaux venus". Pour preuve, sa liste de candidats aux postes de conseillers municipaux présentée aux élections compte 15 nouveaux sur un total de 25. « Il faut les intégrer, c'est important, d'autant plus qu'ils défendent parfois mieux les intérêts de leur commune que les anciens habitants », explique l'élu.
Il mise aussi sur le dialogue et la communication pour résoudre les conflits. Jusqu'à présent, il n'en a encore pas déploré entre vignerons de la commune et riverains. « J'ai moi-même un lotissement situé à proximité d'une parcelle, explique t-il à propos des traitements phytosanitaires et des nuisances sonores. J'ai toujours essayé de communiquer avec mes voisins et cela se passe très bien ».
Parmi ses grands projets pour sa commune, celui de repeupler et dynamiser son village, en déclin démographique, par notamment la construction de nouveaux logements collectifs, dans l'idée d'y attirer de nouveaux habitants. « Je ne suis pas comme certains agriculteurs qui veulent bloquer tout projet ; les gens doivent pouvoir s'y installer », estime t-il, tout en reconnaissant la difficulté de trouver l'équilibre entre le dynamisme, l'aménagement sans dénaturer et sans « vendre son âme aux investisseurs ». Il compte aussi développer la bibliothèque, des jardins familiaux, rénover la salle des fêtes... « Il y a encore beaucoup à faire ! », résume t-il.
Ses différents mandats impliquent évidemment un agenda bien rempli et une tête bien pleine, d'autant plus qu'il reconnaît volontiers avoir du mal « à se fixer de priorités » et « à faire la part des choses ». « Je ne vous cache pas que la fonction de maire en tant que viticulteur peut être très problématique selon les saisons... Entre avril et août, c'est compliqué, reconnaît-il, Aujourd'hui, je travaille avec mon fils, et non l'inverse ! », s'amuse t-il.
Autre difficulté rencontrée : la gestion des équipes et des tempéraments, « qui prend beaucoup de temps et d'énergie ».
En cette semaine pré-électorale, Vitisphere choisit de publier chaque jour le portrait d'un vigneron qui décide de s'engager dans la gestion de sa municipalité. Il s'agit de questionner les raisons de son engagement et notamment voir comment la question ZNT motive certains. Le choix des portraits est guidé par cet angle, il ne s'agit en aucune façon d'un positionnement politique du site.