Stress estival
Premiers résultats concluants sur l'ombrage photovoltaïque

La Chambre d'agriculture du vaucluse livre les premiers résultats d'une expérimentation menée sur le site de Piolenc concernant les effets induits par l'ombrage des panneaux photovoltaïques. Les résultats sont prometteurs.
La vigne se plaît sous ombrage photovoltaïque. C’est ce qui ressort des premiers résultats observés sur le site expérimental de Piolenc dans le Vaucluse. Sur 1000 m2 de vigne planté en grenache noir, 600 m2 ont été couverts par des panneaux solaires développés par Sun’Agri : pilotés à partir d’algorithmes conçus sur mesure selon les besoins de la plante, ces panneaux s’inclinent en fonction des besoins d’ensoleillement ou d’ombrage de la plante. En situation d’ombrage maximum, ils couvrent 66% de la surface. Ils sont placés à 4,20 m au-dessus du sol, permettant le passage de la machine à vendanger. Cette surface est séparée en deux zones dont les panneaux sont pilotés indépendamment, ce qui permet de tester plusieurs stratégies d’ombrage et d’observer leur impact sur la vigne.. Sur le reste de la parcelle, le grenache sans protection solaire a fait office de témoin. Le suivi expérimental a été assuré par la Chambre d’agriculture, en partenariat avec l’IFV et l’Inrae.
Les résultats montrent que les vignes abritées sous le dispositif agrivoltaïque dynamique ont mieux résisté que les autres aux fortes chaleurs de l’été : l’arrêt de la croissance a été observé 6 à 13 jours plus tard sur les vignes sous protection par rapport au témoin non protégé. Le stress hydrique, observé à l’aide de capteurs, a été moindre dans les vignes sous protection, la réduction des besoins en eau varie de 12 à 34 % selon les modalités. L’ombrage a également eu un effet positif sur le poids de baies, supérieur de 17% dans les vignes protégées. Enfin il a également eu un effet bénéfique sur la qualité organoleptique des vins. La teneur en anthocyanes est plus élevée (+13%), tout comme l’acidité totale (+9 à +14% selon les modalités). En revanche, le titre alcoométrique est resté au même niveau dans les modalités sous protection et dans le témoin.
« C’est la première fois que de tels résultats scientifiques sont publiés sur l’agrivoltaïsme. Nous sommes très fiers de prouver que cette technologie permet non seulement d’adapter la vigne face aux effets du changement climatique, mais aussi d’améliorer des qualités de la plante » déclare Antoine Nogier, fondateur de Sun’Agri.