près une récolte 2018 particulièrement généreuse, la Bourgogne annonce une très faible récolte 2019. Les dernières estimations à fin novembre faisait état d'un volume de 1,2 millions d'hectolitres, soit -34% par rapport à 2018. A noter néanmoins que cette précédente récolte avait été, à l'inverse, une récolte record pour la Bourgogne avec 1,82 millions d'hl.
Ce volume de 1,2 millions hl en fait "la plus faible depuis vingt ans, à l’exception de 2003", et d'un niveau "très en-dessous de la moyenne quinquennale", établie à 1,5 millions d’hectolitres.
Le discours se veut cependant rassurant au niveau des instances interprofessionnelles : « Cette petite récolte ne doit pas inquiéter les marchés » annonçait ainsi le BIVB récemment, s'appuyant sur le fait que les entreprises avaient dans leurs chais des stocks et pouvaient avoir recours au VCI. Grâce à ce dernier, Chablis par exemple, peut annoncer une disponibilité « normale », d'environ 300000 hl.
Dans le Mâconnais, appellation touchée plus sévèrement que le nord avec -40% de récolte, l'heure n'est pas non plus à l'inquiétude : « On a beaucoup de stocks issus du millésime 2018 et un VCI de 34000 hl, positive Jérôme Chevalier, soulagé-même de ne pas enchaîner sur une seconde grosse récolte. Je ne pense pas que l'on manque de vin pour approvisionner les marchés ». Même discours au sein de la cave coopérative de Lugny, qui a « injecté » 11000 hl de VCI dans la récolte 2019 : « Notre stock, supérieur de +20% par rapport à d'habitude, ne permettra pas de compenser la totalité de la perte de récolte, estimée à 35000 hl, soit -40%, indique Marc Sangoy, son président. Mais nos marchés principaux, US et Royaume-Uni pour l'export et GD pour la France, sont aussi bien calmes et incertains...Et la hausse des cours du vrac nous permettra peut-être de compenser cette perte de volumes ».
Des exploitations en vente directe, qui enregistrent pour certaines des baisses de volumes de -60% à -80%, connaîtront tout de même des difficultés pour compenser ces fortes baisses, malgré leur VCI, et manqueront de vins pour satisfaire leurs clients.