nne Le Naour est arrivée à la direction générale de CA Grand Cru en mai, prenant la suite de Thierry Budin, qui l’avait engagée en 2010 comme directrice technique. Alors qu’on attend dans les semaines proches la signature définitive de la cession du cru bourgeois de Margaux château La Tour de Mons (annoncée dans nos colonnes le 5 novembre) en faveur du groupe familial Perrodo, Anne Le Naour confirme l’intention de CA Grand Cru de se recentrer sur ses propriétés les plus prestigieuses, les châteaux Meyney à Saint Estèphe et Grand-Puy-Ducasse, 5è cru classé de Pauillac ainsi que le Château de Santenay, qui regroupe 98 ha en Bourgogne (dont 7 acquis au printemps en Côte de Nuits). « Ce n’est pas la vocation première d’un groupe bancaire d’être majoritaire sur 10 ou 20 vignobles, en revanche l’être sur un nombre restreint et d’y concentrer les énergies tant humaines que financières fait sens aujourd’hui » a-t-elle déclaré, au cours d’une présentation qui réunissait pour la première fois les crus de Bourgogne et de Bordeaux.
La cession imminente de château La Tour de Mons, ainsi que celle, attendue, de l’autre cru bourgeois château Blaignan (97 ha en Médoc) doit permettre de réinvestir de manière significative dans les propriétés que le groupe souhaite garder sur le long terme. L’investissement principal est prévu au château Grand-Puy Ducasse, 5è cru classé de Pauillac: « Renouveler l’outil de Grand-Puy me tient à coeur, puisque j’ai fait les premiers plans du nouveau cuvier dès 2011, un an après mon arrivée. Le temps a permis de mûrir le projet qui devrait être achevé pour accueillir la récolte 2021 » poursuit Anne La Naour. Le château jouera de sa situation idéale sur les quais de Pauillac pour proposer un parcours oenotouristique particulièrement accessible aux visiteurs dès leur descente d’un bateau ou d’un train.
Anne Le Naour poursuit l’engagement écologique des propriétés entamé sous sa direction technique. A Grand-Puy Ducasse, le désherbage est mécanique, plus de la moitié des produits utilisés à la vigne sont autorisés en culture biologique, ceux reconnus comme perturbateurs endocriniens sont réduits à 3% et ceux classés CMR (cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction) ont disparu. Des essais en bio sont menés sur la moitié du vignoble de château Meyney. Tous les domaines sont certifiés HVE 3, ceux de Bordeaux sont engagés dans le SME, Système de Management Environnemental du vin de Bordeaux initié en 2010 par l’Interprofession, ceux de Bourgogne sont Terra Vitis depuis 2004.