3% des entreprises françaises interrogées déclarent aujourd’hui ne pas être bien préparées pour le Brexit, et une proportion équivalente (54%) n’a pas encore évalué les conséquences d’un Brexit sans accord pour son entreprise. Seules 16% ont prévu des mesures à cet effet, d’après l’enquête de la DGE publiée le 20 octobre. Pourtant, depuis un an déjà, un important dispositif d’information a été mis en place, parmi lesquels un site internet dédié www.brexit.gouv.fr, un outil d’autodiagnostic en ligne, des réunions d’information en région, un service d’emails dédiés, la mobilisation des acteurs de l’Etat en région, et depuis le mois dernier un Guide douanier de préparation au Brexit. Sur 60 pages, ce dernier détaille les changements prévus au niveau des fondamentaux douaniers ainsi que les solutions proposées pour faciliter la transition, le tout dans l’objectif de bien préparer les entreprises françaises au Brexit.
Même le pragmatisme britannique ne sait surmonter les incertitudes
De l’autre côté de la Manche, un site internet dédié et très détaillé permet, a priori, aux entreprises britanniques de parer à toute éventualité. Il recense les grandes étapes auxquelles les entreprises doivent faire face dans leurs échanges avec les pays de l’UE, à l’instar du guide douanier français. Numéro EORI, formalités douanières, nouvelles taxes et accises, mandataires désignés etc, tout y passe, avec à chaque fois des informations claires et pragmatiques sur la marche à suivre et des liens vers les différents formulaires requis. Il n’empêche que, malgré l’exhaustivité des informations données, aucun support ne peut surmonter les incertitudes provoquées par le report du Brexit et l’absence d’un schéma directeur sans ambiguïté.
Résultat : seule une petite entreprise britannique concernée sur cinq est aujourd’hui prête à faire face au Brexit selon un sondage récent et les opérateurs souffrent d’une lassitude chronique. Après avoir accumulé des réserves à deux reprises, en amont d’un supposé « no-deal Brexit », les importateurs sont aujourd’hui las et tentés d’attendre et voir venir. Alors qu’Agnès Pannier-Runacher exhortait les entreprises françaises « à se dépêcher », le gouvernement britannique organisait une campagne d’information pour inciter les entreprises à se préparer au Brexit. Mais d’un côté de la Manche comme de l’autre, les opérateurs semblent faire la sourde oreille, épuisés par l’attente interminable et les incertitudes qui ne se dissipent jamais.