Très vite, on a vu qu’il y avait un engouement des consommateurs, mais pas des metteurs en marché français”, lance Christian Mura, cofondateur avec Pascal Carvin de la société One Glass Wine. Ces 2 ingénieurs en mécanique ont fait ce constat au début des années 2000 lors des salons SIAL et du SIRHA où ils présentaient à l’époque leurs verres à vin de 10 cl en verre. Tout comme les consommateurs, ils restent convaincus que cette technologie qu’ils ont développé pendant 5 ans pour conserver une petite dose de vin dans un verre, a un marché.
“Nous avons commencé à vendre à des petites cafétérias ». Puis le groupe Accor, pour leur “suit hotel” ont acheté 10 000 exemplaires de ces verres de 10 cl. Entre 2005 et 2007, leur chiffre d’affaires grimpe grâce notamment à la société des wagons-lits. 500 000 verres/an prêts à boire sont vendus dans les TGV. Confortés, ils poursuivent le développement de leur ligne de conditionnement et réorientent la stratégie vers la vente de leur machine. Ils passent également au verre en plastique pour pouvoir pénétrer le marché de l'événementiel.
Leur premier acheteur de leur ligne de conditionnement est un investisseur américain. En 2009, James Martin, de passage en France, est séduit par ce conditionnement qu’il découvre en prenant le TGV et à la brasserie du pont du Gard. Aujourd’hui, Copadivino est leur plus gros client. La société a installé dans l’Oregon, 3 machines One Glass Wine. Elle produit, selon les saisons événementielles, entre 500 000 et 700 000 verres /mois soit entre 7 et 8 millions de verres prêts à boire par an, qui sont distribués sur les stadiums et autres points de vente hors domicile. Au prix consommateur entre 4 et 6 $ US de vin souvent Chilien. En Australie, leur ligne de conditionnement se retrouve dans une winery au nord de Melbourn. Après avoir développé le marché local, ce conditionneur commence à exporter les verres vers la Chine.
En Europe, les champions sont les Italiens. 3 conditionneurs, comme Botter, possèdent leur machine. Christian Mura ne connaît pas les clients finaux, “les Italiens sont frileux pour parler de leur marché”. Les Espagnols, après avoir testé une unité mobile, viennent de signer avec One Glass Wine pour une ligne de conditionnement fixe. Le marché affiché : la grande distribution.
Le premier client de Christian, le viticulteur languedocien Didier Ragaru de Domaines et Sélections (ex château Capendu), a été un des rares à croire à ce type de conditionnement dès le début de l’aventure. Aujourd’hui encore, One Glass Wine s’occupe du conditionnement pendant que leur client historique vend 500 000 verres de vin/an chez Casino sous la marque Club des Sommeliers, à Carrefour sous sa marque, au distributeur Forezia sur la France pour les petits volumes et en Europe du Nord. En rouge, blanc et rosé. Dans l'Hexagone, aucun conditionneur n’a pour l’instant acheté une machine. Mais Christian Mura ne s’inquiète pas pour autant. Leur société réalise un chiffre d’affaires de 1,2 millions d’€/an avec 4 salariés entre la vente des machines et celle des matières sèches (verres en PET et opuscules) à leurs 10 clients internationaux. Avec son partenaire, ils attaquent pour la première fois depuis la création de leur entreprise, la prospection. Leurs clients potentiels : la Hongrie, la Roumanie et l’Amérique du Sud.