ans les Bouches-du-Rhône, on ne lésine pas sur les moyens pour traquer la flavescence dorée. « 80 % du vignoble départemental est prospecté à pied. Cela mobilise 500 personnes pendant deux mois », rapporte Sébastien Attias qui dirige le pôle développement technique de la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône. Aujourd’hui seule cette prospection à pied est reconnue par le SRAL (Service régional de l’alimentation). Mais pour éviter que la mobilisation ne s’étiole les chambres d’agriculture des Bouches du Rhône et du Var testent plusieurs alternatives. La dernière en date : des caméras embarquées sur la machine à vendanger. Les premiers essais ont démarré l’an passé. « On a obtenu de très bons résultats avec l’algorithme qui traite les images et analyse la couleur du feuillage. Il est très précis. En revanche on a rencontré un problème avec le GPS. On n’a donc pas pu croiser les images avec la localisation des ceps », rapporte Sébastien Attias.
Les essais se poursuivent donc cette année. « Cet été on a validé deux systèmes de GPS pour être sûr que cela fonctionne au moment des prospections », explique le technicien. Fin septembre, de nouvelles captations d’images auront donc lieu avec la machine à vendanger dans les Bouches du Rhône et le Var sur trois à quatre hectares au total. Les mêmes parcelles seront prospectées à pied une fois par semaine et avec un drone. « Avec le drone on a obtenu d’excellents résultats en 2018. Comparé à la prospection à pied une fois par semaine, le drone a donné 98 % de bons résultats. Si cela se confirme cette année, on fera une demande auprès du SRAL pour valider la méthode », explique Sébastien Attias.
Compte tenu de la précision de l’algorithme utilisé pour traiter les images captées avec la machine à vendanger, les expérimentateurs se demandent s’il ne serait pas possible de détecter la présence de la flavescence dorée dans les ceps de vigne avant même que celle-ci ne soit visible à l’œil nu. Pour vérifier cette hypothèse, cette année ils ont donc capté des images une fois par semaine à partir du mois d’avril sur une dizaine de ceps dans une parcelle très infectée par la flavescence dorée. « On sait que généralement que les ceps en bout de rang expriment généralement des symptômes l’année suivante. Si l’on détecte des variations de l’algorithme de couleur sur ces ceps et qu’ils s’avèrent effectivement flavescents, on pourra gagner un an. On pourrait capter les images en avril/mai au moment où les viticulteurs sont plus disponibles et arracher les ceps avant que les cicadelles émergent et propagent la maladie », indique Sébastien Attias. A suivre.