7,2 °C l'après-midi : c’est le film qui s’est déroulé ce mercredi 24 juillet sous les yeux abrités de lunettes de soleil d’environ 200 viticulteurs à Ste-Lheurine, en Charente-Maritime ! La canicule a aussi donné chaud aux machines, en particulier 10 interceps venus confirmer ou démentir hors saison les tests réalisés mi-mai par le Paysan Vigneron en partenariat avec les Chambres régionales d'Aquitaine et des Charentes. Ce printemps, ces dix outils sont passés sur le grill de Didier Langlois et de Fabien Tessier, techniciens machinisme respectivement de la Chambre de Nouvelle Aquitaine et de celle de Charente-Maritime. Ces experts ont été appuyés par les JA de la Haute Saintonge. Il faut aussi saluer l’engagement des constructeurs dans cette démarche. Au menu de ce 24 juillet : résultats commentés de ce test comparatif et démonstrations.
Les onze outils travaillent chacun un demi-rang. Il s’agit de lames à effacement mécanique ou hydraulique des constructeurs Actisol, Arriza, Bernhardt, Boisselet, Braun, Clemens, Delorier, ID David et Rinieri. L’objectif est de tester « les moyens permettant de faciliter l’entretien du cavaillon ». L’essai et cette restitution se sont tous les deux déroulés à Ste-Lheurine, en Charente-Maritime, dans une parcelle de 2,5 m d’inter rang, avec deux légères pentes et un peu de dévers. Pour permettre aux adventices de se développer, le viticulteur qui a reçu le test, Jean-Marc Taureau, n’a pas appliqué son second herbicide. Séneçons, laiterons, pissenlits et autres ray-grass s’en sont donnés à cœur joie ! Au premier jour du test, le 13 mai, les conditions agrométéorologiques étaient idéales !
Résultat : de bonnes performances des interceps, mais une rémanence n’excédant pas 15 à 20 jours ! (1) Un cumul de 45 mm de pluies a été enregistré sur le site dans la semaine suivant le test. « Au bout d’une quinzaine de jours, l’ensemble des blocs étaient recolonisés par une flore d’herbe poussante et couvrant en moyenne 20 % de la surface du sol », selon les techniciens et viticulteurs. « Un tel état de surface au 5 à 10 juin rendait nécessaire la réalisation d’un deuxième passage mécanique ». Autre leçon, les deux interceps mécaniques testés, l’Ecolame d’Actisol et le mécanique Delorier, « ont eu des performances assez surprenantes, démontrant que cette technologie « rajeunie » par les constructeurs n’est pas obsolète ».
Dans les conditions de ce test, les meilleures notations reviennent aux lames hydrauliques Shark de Concept Machines Bernhardt (CMB), et au Radius SL+ de Clemens. Selon les techniciens et les viticulteurs, ces deux outils portés cumulent l’avantage de présenter un châssis et des réglages très performants. Ils reconnaissent aussi la qualité de l’hydraulique pour le premier et l’efficacité immédiate du travail pour le second. Pour les testeurs, « le Shark est souple d’utilisation à 4 comme à 7 km/h ». Il assure une « régularité du travail par les petits écarts autorisés par le recentrage et la profondeur automatiques ». Ils reconnaissent au Radius SL+ la « bonne découpe du disque crênelé, un boitier de commande simple et facile, un déflecteur arrière qui évite les projections dans l’interligne ».
Aucun des interceps n’a été noté comme « très performant », mais plutôt comme « performant ». La note « insuffisante » n’a été attribuée dans aucune catégorie. Pour les 8 outils hydrauliques, les prix du châssis et des interceps s’échelonnent entre 8 000 € HT pour l’ « Expo doppio full xx » d’Arizza, sans centrale et réglages mécaniques, ou pour le « Twin turbo » de Rinieri avec commandes électro-hydrauliques, à 14 000 € HT pour le Shark. Les automatismes de centrage font grimper les factures des CMB et Arizza. Ce 24 juillet, l’insolation menace aussi les chéquiers !
(1) Les résultats exhaustifs sont à retrouver dans le Le Paysan Vigneron N°1215.
L'intercep Cutimatic C1 de Boisselet collecte des notes de "performance". Les chauffeurs ont aimé le principe servo-moteur qui "donne une souplesse au travail", un châssis simple et stable, une facilité de prise en main et "un très bon fonctionnement dans l'ensemble". Ils regrettent "une puissance de pénétration de la lame moins bonne en sol très dur et un retour du palpeur qui ne s'effectue pas toujours bien en présence d'herbe très développée".