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Désherbage mécanique
Prudence avec les interceps sur plantier !

Pas moins de 8 outils ont travaillé le cavaillon de plantiers ce jeudi 23 mai dans l’Aude. Les constructeurs, concessionnaires et conducteurs ont pris moulte précautions pour ne pas abîmer les jeunes ceps.
Par Vincent Gobert Le 27 mai 2019
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Prudence avec les interceps sur plantier !
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as trop près. Pas trop vite. Pas trop profond. Voilà comment résumer la leçon tirée des démonstrations d’outils interceps qui ont eu lieu ce jeudi 23 mai à Rieux-Minervois, dans l’Aude. A l’invitation de la Chambre d’Agriculture et de la Fédération Régionale des Cuma, 8 marques se sont prêtées au jeu – risqué – de ce désherbage mécanique sur des jeunes plants de moins de 3 ans ! L’enjeu est multiple. Il est environnemental car il s’agit de répondre à la problématique donnée par le captage prioritaire de La Redorte – la journée est d’ailleurs financée par la Région, l’UE et l’Agence de l’eau. Il est aussi technique car peu de solutions phytosanitaires existent sur le marché et elles sont onéreuses. A ces égards l’utilisation d’outils interceps peut représenter une porte de sortie.

Lames, décavaillonneuses et sarcleuses hydrauliques

La journée est idéale. La dernière pluie remonte à moins d’une semaine, le sous-sol est frais. La parcelle du Château La Reze Gravade est cultivée en bio et une rasette intercep ainsi qu’un rotalabour sont déjà passés dans les inter-rangs de 2,5 m. Le sol argilo calcaire très graveleux – nous sommes dans un ancien lit de ruisseau – se retrouve dans une situation très favorable au passage de tous types d’outils. Ce jeudi 23 mai, c’est aussi la première journée de grosse chaleur : 27°C au début de la démonstration à 14 h, sans vent. Les 8 outils à s’élancer sont une lame avant portée Pellenc, une lame arrière Gard, une décavaillonneuse Belhomme, une sarcleuse animée portée arrière de Boisselet, une décavaillonneuse et une sarcleuse Egretier, des disques émotteurs et des doigts bineurs Bähr, une lame avant Ferrand et enfin un montage entre roues de décavaillonneuse Souslikoff. Tous les outils sont assistés d’hydraulique.

Plus que des précautions d’usage

Pour ce qui est des outils supportant un effacement 100 % mécanique, ils sont aux abonnés absents. Les constructeurs ou concessionnaires n’en ont pas amené ou ont tout simplement décliné l’invitation. Il est vrai qu’il est plus difficile de régler et d’utiliser ce genre d’outil sur plantier. Rien que la tige du palpeur est déjà susceptible d’occasionner quelques dégâts, même à petit vitesse. Cela annonce la couleur pour la suite. Chacun a pris moulte précautions. Le seul outil animé de la démonstration, la sarcleuse Pétalmatic de Boisselet, réalise un très bon travail, surtout dans les espaces courts entre les piquets de palissage et les ceps. L’outil est maintenu plutôt en surface, sa vitesse de progression est faible, ce qui est somme toute normal. Seuls petits bémols, l’une des languettes, plus longue, vient parfois fouetter le cep ; on observe aussi un léger risque de lissage en conditions sèches.

Avec ou sans cure-cep

Une autre précaution prise a été de ne pas disposer de cure-cep. Ça a par exemple été le cas pour la décavaillonneuse de Belhomme, Gard ou d’Egretier. Ce dernier a visiblement voulu compenser cette absence en réduisant la vitesse d’utilisation. A environ 3 km/h ou un peu moins, cela a été plutôt payant. Le recentrage automatique de l’outil a aussi bien aidé. On ne regrette que la faible réactivité du retour après effacement qui laisse parfois une adventice sur le rang. La lame de 600 de Gard fait un bon travail mais à une vitesse un tantinet trop élevée. Rien à dire pour la décavaillonneuse sans cure-cep de Belhomme, avec une vitesse faible, quoique trop profond. Dans le camp « avec cure-cep », la lame Pellenc est assez convaincante, passée à une plus faible vitesse que Gard. Mais comme presque tous les outils du jour, elle garde une petite difficulté à trouver les adventices coincées entre les piquets de palissage et les ceps. C'est aussi le cas de la lame Ferrand avec cure-cep, mais on regrette avant tout la faible profondeur de travail. Le châssis frontal permet cependant une bonne précision. De son côté, Souslikoff avait maintenu aussi un cure-cep, par ailleurs très efficace ! Pour ne pas prendre trop de risque, la tension de son ressort réglable a été revue à la baisse pour qu’il soit moins dur.

Largeur timide

Les autres précautions ont concerné la largeur effective de travail, souvent très limite voire insuffisante. Le risque est alors de passer à côté d’un désherbage efficace. C’est ce qui s’est parfois produit avec la décavaillonneuse Decalex Air de Souslikoff. Mais c’est aussi le résultat de la combinaison avec des rangs irréguliers à la plantation et quelques petits passages en dévers qui jouent sur la profondeur de travail. La largeur de travail s’est aussi trouvée limite voire insuffisante pour les outils Egretier et pour les doigts bineurs de Bähr. Pour ce dernier, une grande vitesse d’exécution est nécessaire. Mais malgré un choix dirigé vers le modèle aux doigts les plus souples, le binage n’a pas forcément trouvé les adventices.

Un peu d’aide, mais alors faudrait-il être deux ? Il n’est pas passé inaperçu que des conducteurs ont pu être aidés d’une seconde personne à pieds derrière l’outil. On peut louer l’intention de Boisselet ou d’Egretier de s’assurer un maximum pour ne pas causer de tort au Château. Mais cela limite l’analyse que l’on peut faire de leur prestation. Quoi qu’il en soit, ce genre de démonstration sur plantier est suffisamment rare pour saluer le mérite des participants. La soixantaine de viticulteurs curieux et intéressés ont pu se rendre compte de l’exigence encore supérieure de l’utilisation de ces outils sur les jeunes ceps. La plupart n’en possèdent pas. Ils pourront acquérir l’un des modèles du jour moyennant une dépense allant de 9 000 à 20 000 €. Dans certaines régions, des aides à l’investissement allant de 40 à 60 % sont possibles pour l’achat de ces matériels dans le cadre du dispositif PCAE.

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