Le projet gouvernemental d’une Zone de Non-Traitement de 10 mètres entre les riverains et les parcelles de vigne pourrait « amputer le potentiel de production de près de 700 hectares en Champagne et de plusieurs milliers d’hectares dans toute la France » alerte un communiqué de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC). Alors que le ministère de l’Agriculture réunit aujourd’hui, le 12 juillet, les représentants du vignoble, le conseil d’administration de la CNAOC demande purement et simplement de retirer le texte.
La CNAOC rappelant que le « projet d’arrêté rend obligatoire un délai de prévenance d’au moins 12 heures, une zone de non traitement à 10 mètres pour tous les produits autour des espaces attenants aux habitations et bâtiments d’activité ; une réduction possible à 5 mètres en fonction du matériel ou des mesures prises pour lutter contre la dérive, sauf pour les produits CMR » (Cancérigènes, Mutagènes et Reprotoxiques).


Au-delà de l’urgence dans laquelle le texte a été rédigé*, la CNAOC critique une approche de la protection des riverains qui conduirait à un grignotage progressif du vignoble. « Ce n’est qu’un début. Car cela ne sera jamais assez, il faudra reculer encore. Puis finalement laisser des friches » martèle le communiqué. Qui replace le ministère de l’Agriculture face à sa responsabilité en matière d’autorisation de mise en marché des produits phytopharmaceutiques : « l’hypocrisie consiste à les homologuer et à rendre ensuite les conditions d’application impraticables de sorte qu’au final seul l’Etat et les firmes sont protégées ».
* : La proposition d’arrêté a été dévoilée le lendemain de la décision du Conseil d’Etat d’annuler « l’arrêté de mai 2017 relatif à l’utilisation de produits phytosanitaires, « au motif "qu’il ne prévoit pas de dispositions destinées à protéger les riverains des zones traitées" » rappelle la CNAOC.