n cette période de l’année, les assemblées générales se succèdent. Avec plus ou moins d'intérêts. Le 20 juin 2019, Vinséo, cluster des fournisseurs de la filière vitivinicole a réuni 64 adhérents (sur ses 103) et des invités de marque. Après les traditionnels votes animés par Balkis Vicaire, la nouvelle et dynamique directrice de Vinséo, les orientations stratégiques et les chantiers en cours du cluster sont présentés. Mieux comprendre les métiers de chacun, développer les parrainages pour accélérer les mises en réseau, ou la création de partenariat. Dominique Tourneix, le directeur général de Diam et président de Vinséo précise : “ dans l'économie du vin, on trouve de nombreux acteurs de tailles différentes qui ont cette nécessité d'échanger et de créer ce réseau. Par l'échange de matière de grise, on peut échanger de la valeur. C’est bien la raison d'être principale de cette association. Et c’est précisément ce que l’on va chercher à développer”.
Dont acte avec Jean-Pierre Van Ruyskensvelde, directeur général de l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et membre Vinséo qui présente les “2 évolutions très significatives qui vont peser fortement sur nos métiers : à la fois la question du changement climatique et la transition écologique”. Il le concède, le sujet est très vaste. Mais en 20 minutes, avec aisance, les enjeux de la filière sont posés, de l'évolution des dates de récolte à la production “de ce produit plaisir qui ne peut plus être fait sans se préoccuper de questions sur le développement durable”. L’autre point fort qu’il souligne est la volonté politique de généraliser la certification environnementale pour produire des vins sous signe officiel de qualité avec le plan de sortie d’indépendance aux pesticides. Ce sujet va impacter le travail de plusieurs adhérents de Vinséo : la séparation de la vente et du conseil, contrainte sur la tarification des produits Phyto, etc. Il avertit : “en ce moment, c’est une avalanche de mesures réglementaires sur la question de l’utilisation des produits. Dans ce contexte, cette nécessité d’adaptation s’impose à tous”. Il alerte aussi les équipementiers. L’offre doit s'adapter à ces nouveaux besoins et il insiste “il faut travailler vite, en local et échanger”. Et il conclut : “Nous connaissons une mutation profonde avec le changement climatique et la transition écologique qui impliquent un besoin très fort d’innovation que la plupart des acteurs de la filière vont devoir s’approprier”.
Et ça tombe à pic, car Vincent Costes, le directeur général de Agri Sud-Ouest Innovation, fait parti également des invités. Il présente son pôle innovation qui, ces derniers temps, a connu de nombreuses évolutions : “aujourd'hui, c'est un réseau de 415 adhérents, 309 entreprises, 55 centres de recherche. Nous travaillons avec la région nouvelle Aquitaine et Occitanie”. Leur objectif : construire des projets collaboratifs entre 2 mondes différents : académiques et économiques. Depuis sa création, 650 projets de recherche et de développement ont été générés avec un budget de 777 millions.
Pour Dominique Tourneix, “les entreprises du cluster doivent se rencontrer avec les chercheurs. C’est notre légitimité”. Et la encore, les adhérents ont pu faire le point avec Bruno Blondin, le Directeur de l'Institut des hautes études de la vigne et du vin, et responsable de Key Initiative Montpellier Vine & Wine sciences, de la MUSE « Montpellier Université d’Excellence ». L’enseignant-chercheur à Sup Agro décrit : “l’essentiel des acteurs sont dans ce collectif pour construire le pôle d’excellence Montpellier qui reçoit une dotation annuelle actuellement de 17 millions d’euros/an”. Il rappelle que Montpellier rassemble 1/3 de cette recherche en France. L'autre 1/3 est à Bordeaux et le dernier 1/3 sur le reste de la France. Ils ont donc des moyens pour porter des actions de recherche, de formation, l’animation d’un observatoire sur les rendements, travailler avec d'autres universités autour du monde et décloisonner les disciplines. L'interaction avec les acteurs de la filière est même fondamentale pour eux. Interpellé par Dominique Tourneix pour savoir si les adhérents peuvent faire appel à eux, la réponse est positive : “Même pour ceux qui n’ont jamais travaillé avec la recherche afin de les aider à monter un projet en partenariat ou dans le cadre d’un appel d’offre”.
Marie Daigneaux, directrice de GéoVina, est une nouvelle adhérente de Vinséo. Elle a rejoint le cluster, pour la dynamique de la filière, découvrir un écosystème et rencontrer d’autres acteurs. Elle croit beaucoup à l’intelligence collective. Tout comme d’autres institutionnels invités par Vinséo qui confient : ”le collectif est important. Nous devons savoir ce qu’il se passe. On ne peut plus faire sans” Lors de cette assemblée générale, chacun a pu mesurer le champ des possibles pour passer à l’action.