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Crémants
Des pistes pour répondre aux marchés mondiaux des effervescents

Hausse de prix, affichage de l'identité France, étiquettes plus modernes... Guénaël Revel, auteur et journaliste spécialisé dans les vins effervescents, délivre une série de recommandations aux représentants des différents crémants.
Par Juliette Cassagnes Le 29 mai 2019
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C

omment les crémants peuvent-ils répondre au marché des effervescents dans le monde ? Pour tenter de répondre à cette question, la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de Crémant, qui tenait son assemblée générale ce vendredi 24 mai 2019, a invité un journaliste et auteur spécialiste mondial de la question et installé au Canada, Guénaël Revel, connu aussi sous le nom de « monsieur bulles ».

Celui-ci n'a pas hésité à bousculer les responsables professionnels représentant les différentes régions de production de crémants : « Vous produisez parmi les meilleurs vins effervescents du monde, mais le problème est que vous ne le savez pas et que vous ne savez pas le vendre » a t-il déclaré en guise de préambule. Après avoir dressé un panorama de la production et de la consommation des vins effervescents dans le monde, l'intervenant leur a délivré une série de conseils.

Prix

Le premier porte sur les niveaux de prix de vente des crémants, qu'il considère insuffisants : « Trouver des bouteilles à 8€, voire moins, m'offusque. Vous envoyez le message que le crémant est un vin accessible et vous perdez en crédibilité ». Tandis qu'aux Etats-Unis un mousseux « prestige » se valorise 55$, une cuvée de crémant du même niveau dans la gamme est vendue à 12€ en France. « A ce prix, vous êtes moins cher qu'un prosecco DOCG », a t-il aussi rappelé. Autres exemples donnés : celui du mousseux « Raventos i blanc », vendu environ 30€ le col et qui « marche très bien », ou encore celui des effervescents californiens valorisés en moyenne 25$ aux Etats-Unis : « Ils se vendent mieux que vous malgré des prix élevés », a t-il insisté pour mieux convaincre. Le journaliste a également préconisé un élargissement des gammes tarifaires pratiquées, en créeant des écarts plus importants entre les prix d'entrée et les cuvées « prestige » qui « devraient valoir au minimum le double ».

Image France

Autre suggestion : celle de communiquer davantage sur l'image « France, son art de vivre, sa gastronomie », qui restent reconnus et continuent de faire rêver partout dans le monde : « Elle n'est pas suffisamment véhiculée, estime Guénaël Revel. Il faut la vendre et la rendre visible sur les étiquettes, avant celle la région, par exemple par un logo, un drapeau ».  La région vient après la France car « le consommateur non français ne sait pas où se situent Limoux, Die, le Jura ou la Savoie », a t-il expliqué. Le crémant doit vendre la France, qui fait vendre à l'étranger. Le nom « crémant » bénéficie quant à lui d'une bonne connotation mais manque encore de notoriété.

Pour vendre plus, celui-ci conseille également aux producteurs de promouvoir leurs bulles en lien avec la cuisine locale : « Vos crémants se comportent bien à table, proposez plus d'événements gastronomiques avec leurs produits ». Constatant des étiquettes de crémants trop « vieillottes », les packaging des bouteilles doivent aussi selon lui être modernisées.

En termes de pays consommateurs d'avenir, le journaliste a évoqué la Chine, l'Australie, le Japon, le Portugal ou encore le Royaume-Uni, qu'il conseille de cibler: « c'est un marqueur et un fossoyeur de mode. Demain, les consommateurs anglais passeront à autre chose que le prosecco. C'est un pays fiable, précis, esthète, à attaquer absolument pour les crémants ».

La solidarité et la collectivité, clés de la réussite d'un vignoble

Les préconisations ont ensuite plus porté sur l'organisation « interne ». Guenaël Revel a pointé du doigts le manque de solidarité à l'intérieur même de chaque vignoble, entre producteurs, qui n'arrivent pas à se fédérer pour porter un message groupé et qui se voient comme concurrents.  « Or le concurrent n'est pas votre voisin ou la région voisine qui élabore aussi du crémant. Il se trouve en Italie, en Allemagne, en Espagne », a t-il expliqué. Et de citer comme exemple la bataille qui oppose les deux syndicats de la Clairette de Die et du Cerdon au sujet de la clairette rosée. « On a assisté à une vétille typiquement gauloise qui fait sourire la concurrence hors de France », rapporte-t-il.

Les vins devraient aussi être beaucoup plus portés à l'intérieur-même de chaque région et par l'ensemble des acteurs institutionnels ou économiques, par une mise en avant systématique des crémants lors des événements, célébrations, mondanités officielles, à la place du champagne, ou encore dans tous les bars et restaurants. Le spécialiste les a aussi encouragés à plus se fédérer, afin d'accroître la portée et la notoriété des crémants à l'étranger. Il propose par exemple la création d'un salon annuel dédié rassemblant toutes les régions, ou encore un salon itinérant. « La réussite est dans la collectivité et la solidarité », a t-il déclaré.

Coûts de production du prosecco : une bulle inflationniste dangereuse

Guénaël Revel a relevé le problème du prix du foncier et de la matière première qui grimpe trop vite et évoque une « bulle inflationniste des terres et du kilo de raisin dangereuse » : prix multiplié par 3 du kilo de raisin en 15 ans, qui vaut actuellement de 3€ à 6€/kg selon les terroirs ; prix des terres multiplié par 4 en 20 ans, passé de 50000€/ha à 300000€/ha actuellement. Des prix qui augmentent plus vite que celui de la bouteille. "Ils auront peut être des soucis dans quelques années".

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