imple. Basique. Pour diagnostiquer rapidement un tassement du sol, rien de tel que la tige « pénétrométrique ». La société Agro-Transfert vient de publier un guide de mise en œuvre de cette méthode. « En enfonçant la tige dans le sol, on évalue sa résistance à la pénétration. Si on parvient à l’enfoncer d’une seule main, le sol est meuble. Si l’on doit s’y prendre à deux mains, la résistance est intermédiaire. Et si l’on doit forcer, c’est qu’il y a un problème de tassement qui peut nuire à l’enracinement. La tige “pénétro” jauge ce qui se passe en profondeur. Elle est complémentaire du test “bêche” qui visualise la texture sur les 25 premiers centimètres du sol », explique Vincent Tomis, d’Agro-Transfert.
Pour effectuer ce diagnostic, nul besoin d’un matériel sophistiqué. Une simple tige en métal (1 m de long et 1 cm de diamètre) suffit pour se faire la main. « On taille l’extrémité de la tige en pointe et on soude une poignée d’environ 20 cm à l’autre bout. Pour repérer plus facilement la profondeur d’enfoncement, l’idéal est de coller des rubans adhésifs de couleur tous les 10 cm », détaille l’expert. Le tout ne coûte que quelques euros.
Il existe dans le commerce des tiges pénétrométriques plus sophistiquées, dotées d’un manomètre, vendues entre 200 et 300 €. « Elles permettent de chiffrer la résistance du sol et de réaliser des courbes de résistance à la pénétration en fonction de la profondeur. Cela facilite les comparaisons entre les zones ou entre les parcelles », précise Vincent Tomis. En revanche, inutile de recourir à un pénétromètre électronique. Plus coûteux (3 000 à 6000 €), cet équipement est réservé aux expérimentateurs et aux chercheurs.
D’autant qu’il n’existe pas de correspondance bien établie entre la résistance à la pénétration et l’apparition de problèmes d’enracinement ou d’hydromorphie. Agro-Transfert précise juste que la valeur de 2 MPa (300 psi) est souvent retenue comme valeur critique à ne pas dépasser en grandes cultures. En vigne, rien de tel. À chaque opérateur de créer son propre référentiel au fur et à mesure de l’acquisition de la technique. « L’idéal est de débuter par des sondages dans les zones où passent les engins et dans d’autres où ils ne vont pas pour voir les différences », note Vincent Tomis.
Quand réaliser les sondages ? Plutôt en sortie d’hiver lorsque les pluies ont réhumecté le sol et que celui-ci est ressuyé. « La résistance à la pénétration dépend de la compaction et de l’humidité des sols. On ne peut pas enfoncer la tige dans un sol sec », précise l’expert. À noter que la technique est déconseillée dans les sols caillouteux.
Que faire devant un tassement ? « S’il se situe dans les 25 premiers centimètres du sol, le mieux est de procéder à un test “bêche” pour visualiser la structure du sol. Si l’on observe des fissures et des galeries de vers de terre, le tassement est en voie de résorption. Les racines pouvant quand même passer, il n’y a pas à intervenir. Dans le cas contraire, il faut travailler le sol sur une profondeur qui dépend du niveau de tassement. S’il est très profond, il y a peu de moyens d’intervention. Il faut alors espérer que les choses s’améliorent d’elles-mêmes et chercher l’origine du problème pour ensuite le prévenir », détaille Vincent Tomis. La réalisation d’un profil de sol pourra compléter le diagnostic.
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