a société UV Boosting développe un appareil qui génère des flash UV. « Appliqués à la vigne, ils stimulent ses défenses naturelles. Elle résiste mieux aux maladies, notamment au mildiou et à l’oïdium. Les expositions courtes et rapides sont plus efficaces que les expositions longues, ce qui permet de protéger de grandes surfaces », a expliqué Yves Matton, le co-fondateur d’UV Boosting, le 3 avril au lycée viticole de Libourne-Montagne (Gironde), lors d’une matinée technique consacrée aux méthodes de protection physiques de protection du vignoble (*). Quelle est l’efficacité de ce dispositif ?
En 2018, la coopérative Euralis l’a testé en conditions réelles contre le mildiou dans un contexte de très forte pression de la maladie. Le distributeur a réalisé un essai dans une parcelle de merlot du bordelais, âgée de 20 ans. Les résultats montrent que les UV sont insuffisants seuls.
Euralis a comparé plusieurs modalités : témoin non traité, UV seuls, UV + programme phyto à demi-dose, phytos à demi-dose, phytos à dose pleine. Les expérimentateurs ont opté pour un programme à base de cuivre sauf en encadrement de floraison où ils ont privilégié des produits conventionnels hauts de gamme (Enervin, Revoluxio, Forum top).
Si les UV se sont avérés insuffisants seuls, en revanche, ils ont donné des résultats satisfaisants couplés aux phytos à dose réduite. « Le 30 mai, il y avait 25,5 taches pour 100 feuilles dans le témoin contre 14 dans la modalité UV seuls. Cette différence est significative. Les modalités UV + phytos à 50 % de la dose et phytos à dose pleine sont équivalentes, avec respectivement 0 et 0,5 taches pour 100 feuilles. La modalité phytos à 50 % de la dose présentait 1 tache pour 100 feuilles », a détaillé Stéphanie Peyrot, responsable innovation vigne et vin chez Euralis.
Le 21 juin l’intensité d’attaque sur grappes était de 74 % dans le témoin, de 37 % dans la modalité 100 % UV et de 28 % dans la modalité phytos à demi-dose. En revanche les modalités phytos à 100 % de la dose et UV + 50 % de la dose, présentaient seulement 0,5 % et 0,2 % d’attaque sur grappes.
Forts de ce succès, les expérimentateurs ont voulu réduire davantage les fongicides avec les UV. Pour les traitements suivants, ils n’ont plus mis que 30 % des doses homologuées. Mais au 13 juillet, cette modalité a décroché.
Les expérimentateurs ont analysé les différents paramètres de la maturité (sucres, acidité, azote assimilable), ils n’ont pas vu de différence dans les modalités traitées avec les UV.
« Les UV sont intéressants pour réduire les doses sous réserve de pouvoir appliquer les UV en même temps que les traitements phytosanitaires. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. L’autre perspective est de voir si on peut combiner les UV avec du biocontrôle pour réduire davantage les IFT », a expliqué Stéphanie Peyrot.
UV Boosting travaille à l’industrialisation de son dispositif. « L’idée est de développer un accessoire similaire à une rogneuse . On pourrait traiter deux demi-rangs ou deux rangs complets par passage. L’alimentation serait électrique par un groupe électrogène embarqué indépendant ou via la prise de force », a expliqué Yves Matton. La vitesse d’avancement serait de 3 à 5 km/h.
Les traitements UV s’opèrent environ tous les 10 jours du stade « 5 à 6 feuilles étalées » jusqu’à « véraison ». « L’objectif est de les combiner avec les traitements phytosanitaires ou avec le travail du sol », a détaillé Yves Matton, le co-fondateur de la société UV Boosting.
* Matinée technique organisée par l’IFV, le CTIFL, Agri Sud-Ouest innovation et Inno’vin