éjà partiellement impactée par le gel du 5 avril, la Champagne a vécu un week-end particulièrement froid, avec des températures comprises entre – 3 et – 6 °C samedi matin et dimanche matin. Ce sont logiquement les chardonnays, plus avancés, qui ont été les plus exposés. Dans la Côte des Blancs, le thermomètre est descendu à – 4 °C. « Nous en étions au stade pointe verte, commente Olivier Waris, viticulteur à Avize. Il est un peu tôt pour estimer les dégâts. Nous avons des parcelles complètement ravagées, et d’autres seulement à moitié. Il devrait y avoir 30 à 40 % de pertes dans notre secteur. Le gel du 5 avril, avec une nappe de brouillard, a été très impactant également ».


Dans l’Aisne, les dégâts sont très importants. « Nous les estimons à 50 % pour ceux qui n’ont pas utilisé de moyens de protection », estime Daniel Fallet, viticulteur à Charly sur Marne et vice-président du syndicat général des vignerons. La température relevée a été de -4.5 °C. « Nous avons 70 % de meunier, mais ils ont tout de même beaucoup souffert ». Ce vigneron vient d’enchainer deux nuits d’aspersion ce qui lui a permis de protéger complètement sa récolte. « Nous avons débuté l’aspersion à 23h30 samedi pour terminer à 10h30 dimanche, poursuit-il. Puis de minuit hier jusque 9h30 ce matin. On ne lâche rien… ». Les chardonnays de l’Aisne avaient déjà été très impactés par le gel du 5 avril, notamment en plaine.
Dans l’Aube, département très touché par le gel ces dernières années, les dégâts sont mitigés. Certaines parcelles ont beaucoup souffert, d’autres moins. Le thermomètre est pourtant descendu à – 6 °C dans la Côte des Bar. « Nous attendons quelques jours pour quantifier la perte, mais cela ne devrait pas être catastrophique, témoigne Jennifer Fluteau, viticultrice à Gyé sur Seine. Le temps était très sec mais il y avait tout de même un taux d’humidité élevé ».
La récolte 2018 ayant été très généreuse, la majorité des vignerons dispose d’une réserve qualitative – plafonnée à 8000 kg/ha – importante. Cette « assurance climatique » en nature permettra d’atténuer les effets du gel sur les trésoreries.
Selon le Comité Champange, e bilan définitif (sauf si de nouvelles gelées devaient survenir) est de près de 5 000 hectares touchés par les divers épisodes de gelées de printemps dont 1 000 détruits à 100% soit 3% de la surface totale du vignoble champenois. Les plus touchés sont la Côte des Blancs, la région d’Epernay, la Vallée de l’Ardre, le secteur ouest de Château-Thierry et la Côte des Bar.