réer des actions et des réflexions collectives en faveur de la préservation de la fertilité des sols et valoriser les expériences remarquables : tel est le projet coordonné par les Civam Languedoc et PACA et soutenu par la Fondation Good Planet (fondée en 2005 par Yann Arthus-Bertrand) et Antargaz Finagaz pour un montant de 65 k€ pour les trois ans (les Civam reçoivent également d'autres accompagnements, notamment publics, le montant total de l'accompagnement est de 103 k€). Cette action de trois ans, présentée le 26 mars au Mas Piquet (Grabels, près de Montpellier), vise à soutenir la fertilité des sols méditerranéens est portée par le réseau ADMed depuis 2010. Il réunit 5 collectifs d’agriculteurs ou viticulteurs pour une centaine de producteurs concernés par différentes actions : formations, visites de fermes, groupes d’échanges d’expériences.
Les actions se focalisent notamment sur le compostage de déchets verts et leur utilisation par les agriculteurs. 8160 tonnes de déchets verts ont été compostées lors de la première année de ce projet lancé en 2017, permettant d’enrichir les sols méditerranéens pauvres en matière organique, mais également d’améliorer l’autonomie des exploitations. Le Civam Humus a en particulier passé un accord avec la communauté de commune du sommiérois pour le compostage de l’ensemble des déchets verts. Une fois par an, les agriculteurs membre du Civam distribue le compost à la population de manière à communiquer sur leurs actions. De son côté le Civam Paca a publié un plaidoyer pour la gestion des déchets verts. Les actions seront également présentées lors d’un séminaire dans le Var en fin d’année qui permettra de mettre en lumière les différentes pratiques de compostage et de leur utilisation sur les exploitations.
L’enherbement et l’implantation des engrais verts sont également au centre des actions. L’objectif est de développer l’enherbement des vignobles, toujours en favorisant les échanges d’expérience. Pour Yann Bertin, administrateur du Civam Bio de l’Aude, il y a urgence à développer les engrais verts dans la région languedocienne. « Ils ont de multiples intérêts : la dégradation des produits phytosanitaires, l’augmentation du taux de matière organique, la meilleure maîtrise du degré alcoolique par préservation de la fraîcheur du sol, la protection contre l’érosion » explique-t-il tout en insistant sur le fait que l’agence de l’eau Rhône Mediterranée Languedoc devrait s’investir davantage dans le développement de l’enherbement. « Les projets en la matière ne peuvent être menés qu’à titre expérimental » déplore-t-il, tout en regrettant que les investissements soient portés principalement sur l’irrigation. « Avec le changement climatique, Aqua Domicia pourrait devenir une priorité pour la population et non l’agriculture ! »
Plus globalement, le réseau des Civam s’active pour accompagner la transition écologique et influencer les politiques publiques. « Nous travaillons sur la prochaine PAC. Si elle n'est pas celle de la transition écologique, je doute qu’il reste beaucoup d’agriculture en France à l’avenir » lance Vincent Dulong, directeur du réseau Civam. Ce dernier mène une réflexion sur la définition de dispositifs opérants sur la transformation des modèles pour aller vers une qualité des produits, tant intrinsèque qu’environnementale. Et de re-penser la distribution des aides, jusqu’alors concentré sur la filière céréalière quand « le maraîchage ne reçoit rien et la viticulture très peu ».