éhomologuée par la Commission Européenne à 28 kilos par hectare sur sept ans (règlement n° 2018/1981), la matière active cuivre peut bénéficier d’un lissage de ses doses à 4 kg/ha/an au cas par cas dans chaque État membre, pour chacune de ses Autorisations de Mise sur le Marché (AMM). En France, « cette possibilité pourra être accordée au cas par cas par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire [l’ANSES], sur la base des éléments fournis dans le dossier de demande d’autorisation » explique le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, lors d’une récente réponse écrite à une interpellation parlementaire*.
Soulignant la nécessité de « montrer que la pratique n'entraîne pas de risque inacceptable pour la santé et l’environnement », le ministre rassure en rappelant que « la France était favorable à un renouvellement de l'approbation européenne du cuivre ». Les fournisseurs de pesticides ont jusqu'à la fin mars pour déposer leurs dossiers de rééxamen de préparation contenant du cuivre, le délai de traitement étant ensuite d'un an. Si les modalités de lissage de cuivre restent suspendues aux AMM à venir (notamment en matière de nombre de passages), le principe de lissage des doses devrait être rapidement validé par l’ANSES. C’est du moins ce sur quoi mise le vignoble français.
* : Le ministre répond à une question de la sénatrice Nathalie Delattre, posée fin 2018, avant que ne soit prolongée l'homologation de la matière active au niveau européen. L’élue girondine rappelait que faute d’alternative au cuivre, « dans la viticulture biologique, il est le seul à être réellement efficace contre cette maladie » et « dans la viticulture conventionnelle, il constitue l'une des rares alternatives permettant […] de réduire leur utilisation de produits classés cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) ».