ancée à grand fracas en 2017, la nouvelle stratégie marketing initiée par Dominique Piron et son équipe élue à InterBeaujolais est censée redonner ses lettres de noblesse aux vins du Beaujolais, grâce à une nouvelle segmentation basée sur les « moments de consommation »: Le Beaujolais nouveau, associé à la fête, les Beaujolais de caractère pour la bistronomie et les beaujolais "d'exception".
Difficile pour le moment, car un peu prématuré, d'en mesurer les résultats. Le suivi des ventes et des prix à l'amont (vrac) et à l'aval, sur les circuits de distribution des appellations régionales reste peu probant.
« Les vins du Beaujolais ont tout pour plaire : ils sont faciles à boire, sur le fruit, et accessibles en prix », se plaît-on pourtant à répéter dans le vignoble... Ce serait donc simplement une question d'image à changer, qui passe par la reconquête, difficile, des clients, des particuliers et surtout des professionnels, pour qui beaujolais est encore trop souvent réduit au mauvais vin nouveau et à une fête passée de mode.


En 2019 auront lieu des actions concrètes, issues du nouveau plan porté par l'interprofession, dans ce but : un nouvel événement, «Bienvenue en Beaujonomie » en juin, et Vinexpo Explorer, un salon ambulant pour les acheteurs étrangers. Il est également prévu de relancer le label « Bistrot beaujolais ».
Deux choses sont certaines : la première est qu'il faudra du temps pour que ses résultats concrets ne se fassent sentir: 10 ans, selon Dominique Piron, son président. La seconde, que la réussite passera par la capacité des opérateurs à s'emparer réellement de cette nouvelle stratégie, et que l'interprofession ne soit pas la seule à la porter.
Elle devrait par ailleurs être aidée par les démarches initiées par les ODG, qui visent à obtenir dans les années à venir des mentions valorisantes comme « pierres dorées » pour l'AOP Beaujolais et l'apposition du nom du village pour l'appellation Beaujolais-villages.