A Bordeaux, 36 % des volumes de vins bios sont exportés et dans le Sud-Ouest, l’export représente 21 % des volumes » constate Gwenaelle le Guilloux, directrice des Vignerons bios de Nouvelle Aquitaine, le 22 novembre lors d’une conférence organisée sur Vinitech. Ces taux sont largement en-dessous de la moyenne nationale : 43 % des volumes de vins bios produits en France sont exportés. Ce dernier chiffre est, par ailleurs, bien en deçà des performances d’autres pays. L’Espagne exporte 90 % de ses volumes de vins bios et l’Italie 60 %. « A être absents des marchés, nos clients potentiels n’identifient pas la France comme un producteur de vin bio » regrette Gwenaelle Le Guilloux.
Mais ce n’est pas seulement une question de consolidation de parts de marché. Il apparaît également que l’activité export est un facteur de solidité commerciale et financière des entreprises, comme le montre, Olivier Gergaud, professeur d’économie à Kedge. Ce dernier a mené une étude économétrique à partir de données recueillies par les Vignerons indépendants de France entre 2011 et 2016. Il démontre ainsi que la bio a un impact positif de 1,6 % sur la rentabilité commerciale et de 1,7 % sur la rentabilité financière des entreprises. A noter que l’impact de la biodynamie est de 5 % sur la rentabilité commerciale et financière des entreprises.
Le développement de l’export apparaît donc clé pour les exploitations bios de Nouvelle-Aquitaine. C’est pour cela que le Syndicat édite des fiches économiques décrivant des marchés exports de cinq pays : la Suède, la Suisse, la Chine, l’Allemagne et les Etats-Unis. L’objectif est de permettre à chaque entreprise de cibler chaque marché en fonction de ses spécificités et des caractéristiques de ces vins. Et, par exemple, propose Jean-François Lespinasse, membre du conseil d’administration du syndicat : « d’inviter des exportateurs ciblés lors de Millésime Bio » au lieu de recevoir ceux qui passent à l’improviste sur les stands.