vant la finale de l’appel à projet gouvernemental pour le Territoire d'innovation - grande ambition (TIGA), la Nouvelle Aquitaine teste ses outils de réflexion collaborative avec l’initiative d’Innovation pour des Territoires viticoles respectueux de l’environnement (VitiREV). Celui-ci repose sur « un réseau de laboratoires d’innovation territoriale, pour ne pas faire de l’innovation descendante, mais montante. Avec l’ensemble des parties prenantes pour répondre à la problématique de la réduction des intrants » explique, lors d’une table ronde, ce 21 novembre à Vinitech, Marie-Catherine Dufour, la directrice de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV Bordeaux). La réflexion sur ces laboratoires tient du brainstorming des plus imaginatifs, où des pistes de solutions à des problèmes récurrents émergent, par exemple avec la flavescence dorée.
En pratique, le Groupement de défense contre les organismes nuisibles (GDON des Bordeaux) surveille la présence du phytoplasme sur 74 000 hectares de vigne, soit la moitié du vignoble bordelais. En 2017, cette surveillance a permis de réaliser un traitement insecticide en moins sur la majorité du vignoble suivi. Mais la taille importante de la zone à prospecter, l’enjeu de la formation d’un maximum d’opérateurs et la pression des repousses de vignes sur les parcelles non-cultivées rendent ardue la diminution du nombre de traitements insecticides, explique Sophie Bentejac. Celle-ci propose trois solutions numériques pour y remédier.


La première solution consiste au déploiement de la télédétection, avec des capteurs embarqués sur des tracteurs ou des drones pour repérer les symptômes le long de la campagne dans les parcelles cultivées. Ensuite, la réflexion se tourne vers le développement d’une application participative pour signaler et localiser des symptômes sur des zones non prospectées ou non cultivées, que ce soit par un vigneron ou un riverain. Finalement, la formation continue à la reconnaissance des symptômes pourrait être réalisée via la réalité virtuelle. « Ce qui permet de ne plus être contraint par la saisonnalité de l’expression des symptômes. Dans le cas de la flavescence dorée, la formation doit avoir lieu en août qui n’est pas le moment le plus propice pour réunir des gens, on s’en doute » souligne Marie-Catherine Dufour.
Au-delà de ces pistes de réflexion, le GDON des Bordeaux prévoit de créer un laboratoire d’innovation territoriale sur des critères de résistance ou de tolérance à la flavescence dorée.