n connait Blablacar, voici Oenocar, une plateforme en ligne qui propose à des particuliers de faire du covoiturage pour le vin. Le principe ? Développer la vente directe de vins à la propriété en s’appuyant sur des automobilistes qui acceptent de transporter et de rapporter des bouteilles pour des consommateurs qui sont sur leurs trajets.
C’est en juin 2018 que Daniela Da Silva, qui exerce depuis vingt ans dans la filière viticole et Nicolas Vallet ingénieur télécom, créent leur start up sur la technopole de Montesquieu en Gironde. « Le vigneron inscrit ses produits en ligne avec fiche technique du vin, prix, présentation de sa propriété. L’oenoconducteur indique sur le site ses trajets et les dates. Le consommateur passe commande, paye en ligne et se fait livrer par l’oenoconducteur. Cette plateforme permet de limiter les intermédiaires entre producteurs et consommateurs ainsi que les coûts de transports pour de faibles quantités transportées » explique Daniela Da Silva. La marchandise est suivie. Un identifiant codé est demandé pour retirer la marchandise et lorsqu’elle est livrée. Oenocar se rémunère 0,90€ la bouteille auprès de l’amateur de vin qui passe commande. L’oenoconducteur est récompensé par le vigneron qui lui offre une bouteille pour dix bouteilles transportées.
A ce jour, 57 vignerons des régions de Bordeaux, de Loire atlantique, du sud de la France et de la Bourgogne, ainsi qu’une centaine d’oenoconducteurs se sont inscrits sur le site. Le panier moyen tourne autour de 60 €, soit six bouteilles à 10€. Daniela Da Silva a fait les comptes : 200 trajets récurrents sont effectués sur tout le territoire. Reste que pour atteindre un vrai régime de croisière, il faudrait monter à 2000 oenoconducteurs. Pour se faire connaitre, une campagne commerciale et marketing va être lancée d’ici la fin de l’année. De même Oenocar va participer le 23 novembre prochain au salon Vinocamp à Angers et le 15 décembre à ViniBio à Paris. D’autres projets sont dans les tuyaux : capter les cavistes et restaurants. Ces derniers devraient apprécier le service. Coté cavistes rien n’est moins sûr. « Nous sommes perçus comme des concurrents " lâche Daniela Da Silva.