Définition
La mention vin désalcoolisé proposée par Bruxelles

La Commission européenne veut autoriser la mention vin désalcoolisé. La Cnaoc et les vignerons indépendants s'y opposent. Les autres organisations de la filière ont un avis moins tranché.
La Commission européenne, veut autoriser la mention « vin désalcoolisé » pour « garantir que les règles régissant l’étiquetage des produits du secteur vitivinicole s’appliquent également aux produits de la vigne désalcoolisés ». Pour la Cnaoc et Efow, son homologue à l’échelon européen, « c’est la porte ouverte à l’industrialisation du vin ». La Confédération européenne des vignerons indépendants (Cevi) s'y oppose également.
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La Commission fait cette proposition dans le projet de réforme de la Pac qu’elle a présenté début juin. Si elle aboutit, on verra apparaître des vins et des vins mousseux désalcoolisés ou partiellement désalcoolisés. Les premiers titreront moins de 0,5 % vol. d’alcool, les seconds auront vu leur teneur en alcool réduite d’au moins 20 %.
Pour justifier sa proposition, la Commission ajoute « qu’il est nécessaire de prévoir des définitions des produits de la vigne désalcoolisés (…). Ces définitions devraient tenir compte [de celles] de l’Organisation internationale de la vigne et du vin. »
La Cnaoc et Efow, demandent la suppression de cette proposition. « On ne s’oppose pas à ces produits, mais au fait qu’ils puissent être qualifiés de vin », précise Jean-Benoît Kremer chargé des affaires publiques à la Cnaoc. « Ces produits ne répondent pas à la définition du vin. Nous qu'il n'est pas correct qu'ils puissent surfer sur la notoriété du vin. Vin désalcoolisé, c'est un terme qui ne nous convient pas », expose Lorenza Romanese, conseillère politique de la Cevi.
Chez les autres organisations de la filière, les avis sont bien moins tranchés. « Nous n’avons pas pris position sur le sujet. Nous ne sommes ni pour ni contre », indique Anne Haller directrice de la CCVF dont le conseil d’administration doit se pencher sur la question. « Ce sont des produits qui existent. Nous sommes partagés », rapporte Christelle Jacquemot, directrice de la Confédération des vins IGP.