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Cryptoblabes a fait des dégâts en 2018
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Régions méditerranéennes
Cryptoblabes a fait des dégâts en 2018

L'année aura été marquée par des attaques conséquentes sur l'arc méditerranéen. Le ravageur secondaire commence a devenir vraiment problématique, et sa biologie est encore mal connue.
Par Marion Coisne Le 10 octobre 2018
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Cryptoblabes a fait des dégâts en 2018
C

yril Cassarini est formel. « C’est une année record en termes de présence et de dégâts de cryptoblabes. J'ai eu des appels pour signaler ses attaques dans le Gard, le Var et en Corse », relate ce conseiller à la chambre d'agriculture du Gard, expert du ravageur. Dans un domaine proche du Grau-du-Roi, les rendements en jus ont chuté de 45 %.

« Cryptoblabes est un problème depuis 4-5 ans, mais elle a fait davantage de dégâts cette année », confirme Jean-Louis Cousinié, responsable technique des Ets Touchat (Hérault). « On nous a remonté des dégâts dans des proportions jamais vues, dans les secteurs de La-Londe-les-Maures, La Crau, Hyères, Pierrefeu et Bormes-les-Mimosas », énumère Julie Mazeau à la Chambre du Var.

Cette pyrale a aussi pris de l’ampleur dans les Pyrénées-Orientales. Désormais, elle pose problème sur tout le littoral méditerranéen où il est difficile de continuer à la considérer comme un ravageur secondaire.

Des attaques précoces

En plus d’être abondantes, les attaques de Cryptoblabes ont été précoces. « Classiquement, elle se met à voler fin juin début juillet. Mais cette année, les chenilles étaient déjà dans les grappes dès début juillet », résume Cyril Cassarini.

Comment expliquer cet essor ? Pour Cyril Cassarini, le ravageur se développe avec le réchauffement climatique. « A priori, l'épisode de neige en février les a protégés du froid plus que d'habitude, analyse-t-il. Et comme elle est mieux connue, nous avons aussi plus de remontées concernant ses attaques ». La pyrale qui n’est pas aisée à identifier est longtemps passée inaperçue. « Au début, on a pu attribuer ses dégâts à une quatrième génération de vers de grappe, ou à une fin de troisième », explique Michel Courret, responsable technique vigne chez le négoce d'appros JEEM (Gard). C’est de moins en moins le cas. Désormais, viticulteurs et techniciens savent la reconnaitre.

Un instinct grégaire

« Les chenilles tissent des toiles qui créent un microclimat au milieu de la grappe », rappelle Bruno Pèbre, responsable technique au négoce Racine, dans le Var. « Contrairement à Eudémis, cryptoblabes a un instinct grégaire. Après le vol et l’accouplement, elle revient pondre dans le nid originel. Les chenilles se cachent au cœur des grappes, un peu comme les processionnaires dans leur nid, relate Cyril Cassarini. Elles grignotent la peau des raisins, le jus coule, et des microorganismes s'installent ». Outre les dégâts directs, les larves ouvrent des portes d'entrée au botrytis, ou à Aspergillus carbonarius, responsable de la production d'ochratoxine A.

Au total, une dizaine de générations s'entrecroiseraient, de mai à octobre. Le ravageur attaque dès que les sucres commencent à être stockés, et ce jusqu'aux vendanges. Il fait des dégâts tardivement, à un moment où les viticulteurs ont rangé le pulvérisateur pour vendanger. Les cépages récoltés précocement sont ainsi moins touchés.

Côté lutte, les résultats sont variables. « Les traitements ont été efficaces, mais à certains endroits il y a eu une telle pression que des chenilles ont survécu et fait des dégâts. Dans les parcelles non traitées, c’est la catastrophe », évalue Bruno Pèbre.

Il faut piéger et surveiller

S’agissant de la stratégie de lutte, les techniciens distinguent deux cas de figure selon que les parcelles sont sous confusion sexuelle ou non. Dans les parcelles non confusées, Michel Courret chez JEEM indique : « On peut faire un programme classique de lutte contre les vers de grappe qui contrôlera aussi Cryptoblabes et rajouter un traitement, voire deux, en fin de saison, si nécessaire, en prenant garde au délai avant récolte ». Pour ces traitements supplémentaires, les insecticides homologués contre les chenilles phytophages fonctionnent.

Dans les vignobles sous confusion sexuelle, il faut se montrer vigilent à partir de fin juillet pour traiter « dès que ça grouille », indiquent les techniciens. Souvent, ces derniers conseillent Success 4, autorisé en bio ou Radiant, pour les conventionnels. « Les viticulteurs que je suis, confrontés à Crypto, ont traité avec du spinosad, et la stratégie a fonctionné », illustre Adriàn Adrias, responsable de secteur à la CAPL, coopérative d'approvisionnement.

Dans tous les cas, il faut bien observer les parcelles. « Le piégeage des papillons ne suffit pas pour déterminer le risque et positionner les traitements. Il faut piéger et surveiller », alerte Michel Courret. Quant à réduire le réservoir de cryptoblables pour 2019, il est difficile de l’envisager, ce ravageur étant phytophage.

 

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