’attente fut longue, même un peu incompréhensible tant la mesure semblait de bon sens dans l’ambiance environnementale du moment. Il a fallu quelque 18 mois pour que le Comité national de l’Inao valide, le 6 septembre dernier, les nouveaux cahiers des charges des 27 appellations d’Anjou-Saumur, qui introduisent l’interdiction du désherbage chimique total.
Désormais, seul le cavaillon pourra être désherbé chimiquement. Sur l’inter-rang, le vigneron pourra enherber, travailler le sol, ou désherber via des produits de bio-contrôle. C’est ce dernier point qui a fait débat avec l’Institut provoquant un délai avant le vote par le Comité national, car la mesure a dû être examinée par la Commission technique.
Cette décision était l’une des mesures phares que le président de la Fédération viticole de l’Anjou Laurent Ménestreau s’était engagé à faire voter lorsqu’il a entamé son deuxième mandat en 2016. Sur les 20 000 ha du vignoble angevin, la pratique de l’enherbement ou du travail du sol est pourtant largement répandue, sauf qu’il reste, selon une estimation, quelque 10 % de surfaces irréductibles qu’il a donc fallu contraindre par le texte.
Le projet de décret doit désormais passer par la phase PNO (procédure nationale d’opposition de deux mois), avant que soit publié le nouveau texte au Journal officiel. A compter de cette date – que la Fédération imagine début 2019 - la règle entrera en vigueur. Et les contrôles qui vont avec. A noter que l’obligation d’enherber les tournières avait été prise en 2008.