menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Retour de balancier sur le marché du vrac ?
Retour de balancier sur le marché du vrac ?
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Conjoncture mondiale
Retour de balancier sur le marché du vrac ?

Après un mois d’août calme sur les marchés, dans l’attente d’une plus grande certitude sur les volumes de vins qui seront récoltés dans l’Hémisphère nord cette année, la question se pose quant à l’orientation tarifaire de la nouvelle campagne. Les premières indications commencent à apparaître. Ce qui est certain, c’est qu’à moins d’une catastrophe climatique pendant les vendanges, le contexte sera plus favorable aux acheteurs cette année.
Par Sharon Nagel Le 14 septembre 2018
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Retour de balancier sur le marché du vrac ?
L
es acheteurs plus sélectifs

Une production 2018 semblable à celle de l’année dernière dans l’Hémisphère sud, conjuguée désormais à de belles perspectives volumiques en Europe, ont incité les acheteurs à prendre du recul. « Bien évidemment, il y a encore certains cépages sur certains marchés qui se vendent à des prix en hausse, mais ce que nous constatons dorénavant sur bon nombre de marchés, ce sont des acheteurs contents de faire preuve de retenue, d’attendre, de proposer des contre-offres fermes, et de faire la fine bouche en matière de qualité », note le courtier international Ciatti dans son rapport du mois de septembre. Pour l’heure, les premiers pronostics de récolte ont toujours cours. Malgré quelques soucis de mildiou, la production espagnole pourrait avoisiner 42 million d’hectolitres tandis que ce 4 septembre, les différents organismes professionnels italiens confirmaient une récolte située dans une fourchette de 48 à 50 Mhl. En France, on le sait, Agreste estimait au 20 août la production à 46,1 Mhl. Le Portugal, quant à lui, accuserait une légère perte de 3%, les dernières prévisions faisant état d’une production de 6,5 Mhl, proche de la moyenne des cinq dernières campagnes. De son côté, l’Allemagne annonce un millésime de très belle qualité pour des volumes « prometteurs » ; certains parlent d’une production légèrement inférieure à 10 Mhl. La sécheresse a donné du fil à retordre aux producteurs allemands cultivant de jeunes vignes et certains vignobles ont dû être irrigués pour empêcher des retards de maturité et des chutes de rendement.

 

Une campagne plus simple en Espagne

Ainsi, comme le prédisait en juillet  la banque néerlandaise Rabobank dans son rapport trimestriel : « un fléchissement des prix est probable, à condition qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises pendant les mois à venir ». Pour sa part, Ciatti note en septembre qu’en Espagne des prévisions de récolte optimistes ont entraîné une régression des prix sur certains contrats conclus avant les vendanges, notamment sur des vins de cépage en vrac. Prévoyant une campagne « beaucoup moins complexe que la précédente », Ciatti affirme que les prix espagnols suivent une tendance, légère mais constante, à la baisse et qu’ils seront « comme toujours extrêmement compétitifs sur la scène mondiale ». La campagne contrastera de façon significative avec celle de 2017-2018, année où « les acheteurs se bousculaient sur la ligne du départ de la campagne ». Les vendanges ayant déjà débuté avec les muscats, chardonnays et autres sauvignons blancs, les producteurs de raisins affirment de leur côté que la conjoncture actuelle devrait conduire à une hausse des prix en amont.

 

La hausse du prix des raisins espagnols un vœu pieux ?

Pour l’Union des agriculteurs et éleveurs, la faiblesse des stocks – qu’elle évalue à 32,4 Mhl un mois avant la fin de la dernière campagne (-4Mhl/2017) – ainsi qu’une stabilité de la commercialisation sur les marchés national et international et un bon niveau qualitatif attendu cette année, « devraient augurer d’un début de saison en douceur », avec « une évolution positive des prix des raisins ». Néanmoins, à fin août, certains organismes professionnels déploraient l’absence d’annonce de prix, malgré le début des vendanges. Quant à la répartition de la production, la presse espagnole évoque une récolte de l’ordre de 22 Mhl pour Castille-La Manche, 3 Mhl pour l’Estrémadure, 2,2 Mhl à Valence et 2 Mhl pour Castille et Léon, pour ne citer que ces zones.

 

Des différences régionales très marquées en Italie

En Italie, les situations régionales sont contrastées. D’après les prévisions présentées au 4 septembre, si le Nord (26,6 Mhl) et le Centre (7,3 Mhl) du pays s’attendent respectivement à des hausses de 17% et de 21% de la production de vins et moûts, le Sud (26,6 Mhl) ne devrait progresser que de 10% par rapport à l’an dernier. Ce bilan fait état d’une hausse des traitements phytosanitaires cette année, d’une bonne qualité lorsque les interventions sont arrivées à point nommé, d’une variabilité notable entre les régions, et de quelques problèmes portant sur les teneurs en sucre. « C’est surtout dans le Sud que les problèmes les plus critiques liés à l’évolution de la météorologie ont été enregistrés, ce qui a rendu le travail à la vigne pénible et influe sur le déroulement des vendanges, notamment pour les cépages rouges », expliquent Ismea, l’UIV et l’Osservatorio del Vino dans leur présentation conjointe. « En général… dans toute l’Italie, cette année plus que les années précédentes, c’est la capacité du vigneron et l’attention portée à la surveillance et aux soins du vignoble en temps et en heure qui feront la différence au niveau du produit fini ». Sur le plan commercial, comme le note Ciatti, la production abondante dans le Nord-Est de l’Italie pourrait réduire le recours des embouteilleurs septentrionaux à des blancs génériques du Sud, amenant les producteurs méridionaux à devenir très compétitifs sur le plan tarifaire. Plus globalement, le courtier international pointe un affaiblissement de la demande mondiale de vins d’entrée de gamme : « Ainsi, le problème au niveau des disponibilités ne réside pas tant dans un surplus de vins en vrac, mais plutôt un excédent de vins en vrac qui ne correspondent plus aux besoins du marché actuel ».   

 

Faibles disponibilités et hausse des prix ont mis à mal les exportations

Les opérateurs italiens espèrent qu’avec une récolte relativement substantielle cette année, ils pourront regagner des parts de marché perdues à l’export ces derniers temps. Au cours des cinq premiers mois de 2018, les exportations ont régressé de 10% en volume pour s’établir à 7,7 Mhl. Si les valeurs, en hausse de 4,3%, permettent de compenser une partie de la perte en volume, celle-ci reste inquiétante. En effet, les organismes professionnels italiens ont observé une chute de 31% des vins d’entrée de gamme, évolution qui passe à -42% dans le cas spécifique du vrac. Cette orientation confirme les propos de Ciatti sur une offre italienne pour partie mal adaptée à la demande mondiale. De plus, les professionnels italiens notent que, face aux faibles disponibilités et à l’augmentation des prix qui en a résulté lors de la dernière campagne, les importateurs ont acheté le minimum nécessaire. Les professionnels saluent l’évolution des prix : « …Après trois campagnes de baisse générale des prix, la campagne 2017/2018 s’est soldée par des signes positifs dans tous les segments de marché », tout en reconnaissant que les prix italiens ont augmenté davantage que ceux des vins espagnols. Se gardant de faire des pronostics en la matière pour la campagne qui débute, les organismes professionnels admettent que les prix ont baissé pendant l’été à l’approche d’une nouvelle récolte plus abondante que celle de 2017, mais estiment qu’il est prématuré de se lancer dans des analyses de l’évolution des prix pour cette année. Les semaines à venir seront déterminantes.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé