n Italie, les vendanges 2018 sont estimées entre 47 et 49 millions d’hectolitres (+ 10 à 20 %) contre les 42,5 millions de 2017, les vendanges les plus faibles depuis l’après-guerre à cause de la grande sécheresse. Les prévisions sont établies par l'Observatoire du Vin de l'Union italienne des vins (UIV) et de l’Institut des services pour le marché agro-alimentaire (ISMEA).
Mais gardons à l’esprit que ce ne sont que des prévisions, et que les journées décisives sont encore à venir. Les raisins ne sont pas encore tous dans les caves ! D’après la Coldiretti – qui regroupe les exploitants agricoles directs -, « À la suite des pluies du printemps et du début de l’été, les vendanges 2018 vont accuser un retard de près d’une semaine par rapport à l’an dernier ». Au niveau national, Confagricoltura prévoit une augmentation d’environ 25 % des récoltes en Émilie Romagne ; de 15 à 20 % en Vénétie, dans le Trentin et en Ombrie ; de 5 à 10 % en Lombardie et dans les Marches ; les récoltes seront probablement dans la moyenne dans les Pouilles. En revanche, dans certaines zones du Latium, une baisse de la production est annoncée à cause des maladies fongiques. Le mildiou et l’esca, favorisés par les pluies, ont occasionné des dégâts dans certaines régions d’Italie.
Voici le point sur l’évolution saisonnière, région par région.
En Vénétie, malgré quelques chutes de grêle et une pluviosité intermittente, les vignes semblent être en excellent état. Au Piémont, après un printemps froid, la pluviosité élevée d’avril à juin et quelques fortes chutes de grêle ont compliqué la gestion du vignoble, mais les chaudes journées de juin ont marqué une reprise du cycle végétatif. La Sicile a été frappée par le mauvais temps et la grêle, surtout dans l’ouest de l’île ; le mildiou et l’oïdium pourraient avoir compromis partiellement la quantité et la qualité des raisins. En revanche, sur le versant de l’Etna, les vignobles apparaissent vigoureux. Dans le Trentin-Haut-Adige, l’évolution saisonnière a été très favorable jusqu’à présent. La germination uniforme, la floraison et la nouaison, qui ont eu lieu dans des conditions idéales, ont déterminé une bonne charge sur toutes les variétés. Dans le Frioul-Vénétie-Julienne, la saison vitivinicole a commencé avec un léger retard, mais dans les meilleures conditions. Quelques chutes de grêle ont frappé le territoire en taches de léopard, mais sans endommager sérieusement les vignes. En Émilie Romagne, peu de dégâts suite aux gelées, avec une floraison régulière et une croissance abondante de la végétation. Malgré quelques attaques de mildiou, le raisin présente aujourd’hui un joli aspect, et il est conforme au calendrier de maturation. En Toscane, on prévoit une forte augmentation des volumes par rapport à 2017, sachant toutefois que les problèmes de l’année dernière, consécutifs aux gelées et à la sécheresse, auront une incidence sur les vendanges 2018. Dans les Abruzzes, les volumes s’annoncent supérieurs à l’année dernière, mais les conditions phytosanitaires ne sont pas optimales à cause d’un climat peu favorable et des pluies persistantes qui ont favorisé l’apparition de mildiou et, dans certains cas, d’oïdium. Dans les Pouilles, il s’agit d’un millésime anormal car les pluies ininterrompues n’ont pas permis de traiter correctement. Une certaine inquiétude subsiste quant à la maturation des raisins, qui pourrait ne pas atteindre un très haut niveau.