epuis deux ans, le domaine rhodanien Michelas Saint Jemms a dépensé 10 000 euros dans sa zone de biodiversité d’un hectare. « C’est un investissement improductif à court terme… Dont on ne saura jamais s’il sera rentable à long terme ! » s’exclame Sébastien Michelas, copropriétaire du domaine de 52 ha de vignes (essentiellement en Crozes-Hermitage). « Mais même si son impact n’est pas quantifiable, cela répond à une certaine philosophie de la production viticole, une mise à l’équilibre de l’écosystème » ajoute le chef de culture, qui cherche à recréer la biodiversité des foyers arborés qui existaient avant les remembrements des années 1970.
Dans cette optique, la zone de biodiversité réunit 700 arbres et arbustes plantés exprès (de l'abricotier au framboisier, en passant par l'amandier et le groseillier). Cette palette d’essences doit permettre de fournir un « corridor végétal » aux populations d’auxiliaires de la vigne : araignées, chauve-souris, coccinelles, vers de terre, papillons… Ancien chasseur, Sébastien Michelas a été soutenu financièrement par la Fédération Départementale des Chasseurs de la Drôme et l’association Agri-Nichoirs pour mettre en place 90 de nichoirs (pour les mésanges, pour les chauves-souris…). Son domaine accueille également un hôtel à insecte.
Cette première zone de biodiversité du domaine Michelas Saint Jemms a vocation à servir d’essai. Afin d’optimiser les prochaines aires de biodiversité, son efficacité sera suivie par des comptages, afin de connaître leur impact sur les populations d’insectes ravageurs (cicadelles, cochenilles, tordeuses de la grappe…).
Le domaine a déjà le projet planter des haies sur les ruptures de pentes de ses parcelles. Un parcours pédagogique est également à l’étude.
Le domaine est certifié Haute Valeur Environnementale de niveau 3 depuis 2014.