nième rebondissement dans l’affaire de l’intoxication de l’école élémentaire de Villeneuve-de-Blaye. Ce 3 juillet, la cour d'appel de Bordeaux vient de rejeter le non-lieu rendu faute de « charges suffisantes » le 4 septembre 2017 : les châteaux de Barbe et Castel la Rose passeront prochainement devant le tribunal correctionnel de Libourne pour « utilisation inappropriée de produit phytopharmaceutique » à proximité de l’école de Villeneuve. Les deux propriétés devront, de nouveau, répondre des traitements phytos qu’elles ont réalisés le 5 mai 2014. Et se défendre d’avoir causé les malaises d’une enseignante et de 23 écoliers.
Ayant porté plainte contre X en 2014, la Société pour l’Étude et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest (Sepanso 33) se félicite de ce renvoi en correctionnelle. Avec l’association Générations Futures (qui s’est portée partie civile), la Sepanso est convaincue que des traitements phytos ont été réalisés par des vents supérieurs à une force trois sur l’échelle de Beaufort, y compris durant des récréations. Des accusations que contestent les deux châteaux depuis quatre ans.
Lors de la procédure, les propriétaires précisent avoir traité pendant les heures de classe et s’être fiés soit à des anémomètres, soit au mouvement du feuillage des arbres pour apprécier la vitesse du vent. Le procès qui se tiendra dans les prochains mois se heurtera de nouveau à ces versions contradictoires et au manque de preuves formelles.
Que ce soit pour étayer la dérive de pesticides dans l’école, faute de relevés de la vitesse des vents sur la commune de Villeneuve-de-Blaye. Ou que ce soit sur le diagnostic de l’intoxication, le médecin scolaire étant intervenu le 5 mai 2014 ayant fait état de symptômes pouvant tenir des « effets secondaires exposition produits toxiques » autant qu’à l’angoisse d’une « atmosphère anxiogène ». Le défaut d’éléments objectifs a justement conduit au classement sans suite de la plainte en avril 2015, puis au non-lieu en septembre 2017 de l’information judiciaire lancée en décembre 2015.
Saga judiciaire depuis quatre ans, l’affaire de Villeneuve-de-Blaye a déjà marqué un tournant dans l’approche viticole des pesticides. Leur réduction étant devenu un objectif partagé par l’ensemble de la filière bordelaise, qui s’est rapprochée, bon gré mal gré, de ses riverains pour construire un nouveau vivre-ensemble. Les châteaux de Barbe et Caste la Rose sont des exemples à ce titre, indiquant leurs horaires de traitements la veille au directeur de l’école élémentaire (en accord avec le maire de la commune, qui est l'ancienne propriétaire du château Castel La Rose).