e projet de loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable », dit Egalim est en discussion depuis le 22 mai 2018 à l'Assemblée nationale. Surprise : l’interdiction du glyphosate d’ici fin 2020 ne figure pas dans le texte, au grand dam des associations écologistes. Or en novembre dernier, Emmanuel Macron s’était engagé à interdire la molécule en France « au plus tard dans trois ans ». Lors des débats à l’Assemblée nationale, Delphine Batho, ex-ministre PS a vivement réagi. Elle a affirmé que les industriels avaient eu en main le texte de l’amendement qu’elle a déposé en mars dernier pour faire interdire le glyphosate, « plus de 90 h » avant les députés, ce qui leur a laissé le temps de préparer leur riposte, selon elle.
Dans un communiqué paru le 23 mai, l'UIPP rétorque avoir été informé du contenu de cet amendement "dès lors qu'il a été rendu public". Mais rejette les accusations quant à sa responsabilité sur le fait qu'il n'ait pas été retenu. "Jusqu'à preuve du contraire, les entreprises ne sont pas des élus de la République, ne votent donc pas les textes en commission et nous n'avons pas le pouvoir de faire disparaître un texte d'amendement entre deux commissions. Et heureusement !"
De leur côté plusieurs organisations de la société civile ont dénoncé « un rétropédalage » du gouvernement. Elles ont donc lancé une pétition pour que l’engagement du Président de la République soit tenu. Au 23 mai à 10 h, 42 624 personnes l’avaient déjà signée, l’objectif étant d’atteindre les 100 000 signatures rapidement.
Face à la polémique Stéphane Travert, le ministre de l'agriculture a réagit : "L’interdiction du glyphosate n’a jamais figuré dans le projet de loi. Il existe un amendement, déposé par un député, qui n’a pas été adopté en Commission. La ligne du Président de la République est claire et tient en deux phrases : mobilisation pour se passer du glyphosate d’ici 3 ans mais pas d’interdiction sans solution pour les agriculteurs. Le Président de la République a également ajouté que la France ne ferait pas de surtransposition des décisions européennes. Nous avons construit avec Agnès Buzyn, Frédérique Vidal et Nicolas Hulot la feuille de route pour une agriculture moins dépendante aux pesticides. Tous les acteurs concernés sont au travail pour atteindre l’objectif fixé par le Président de la République : gouvernement, agriculteurs, acteurs de la recherche, de l’innovation et de la diffusion", a t-il déclaré le 23 mai.