Brexit
La filière vin « toujours dans le même brouillard »

À l'occasion de la London International Wine Fair (21-23 mai), il apparaît que le fog reste dense entre Londres et Bruxelles à un an de la sortie anglaise de la communauté européenne.
« Aujourd’hui, personne ne peut dire comment cela va se passer après le Brexit. On sait juste qu’il y aura une période de transition. Avec le maintien du schéma commercial actuel signé jusqu’au 31 décembre 2020. Mais 2021, c’est demain ! » prévient Jean-Marie Barillère, le président du Comité Européen des Entreprises Vins (CEEV). L’expert le sait d’autant plus qu’il participe aujourd’hui à la table-ronde sur le Brexit, ouvrant la London International Wine Fair.
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Mais si le sujet est au cœur des préoccupations des deux côtés de la Manche, les avancées sont encore faibles. « On est toujours dans le même brouillard… Qui est tellement épais que les délais devront être allongés » espère à haute voix Jean-Marie Barillère. Si les incertitudes sur les modalités du divorce perdurent, le front reste commun entre la filière continentale et l’Association Anglaise du Commerce des Vins et Spiritueux (WSTA).
« Nous sommes toujours sur la même longueur d’onde : faire que l’accord trouvé entraîne le moins de perturbations » résume Jean-Marie Barillère. Soit « un accord de libre-échange sans tracas administratif, sans droits de douane, ni documents administratifs à remplir. Et avec une longue période de transition, c’est le point critique pour permettre de négocier » souligne le négociant champenois. Le temps que tout soit négocié, ratifié et mis en place, il y en a encore pour plusieurs années de statu quo espèrent les opérateurs de la filière.
« Nous avons fait remonter nos souhaits, ensuite les problématiques politiques priment sur celles économiques » note Jean-Marie Barillère, qui ajoute que si les incertitudes sur l’avenir persistent, les premiers effets du Brexit se sont déjà faits ressentir sur le marché anglais, suite à la dévaluation de la livre. « Le premier effet est connu, quant au reste… » conclut-il.