00 000 euros : c’est le montant de l’emprunt levé par le Château Clarisse situé à Puisseguin Saint-Emilion. La somme, destinée à financer des besoins en trésorerie pour le portage des stocks ainsi que l’achat et la rénovation d’un chai de stockage, a été réunie par… des amateurs de vins. Car le Château Clarisse a fait appel à Winefunding, plateforme de crowdfunding spécialisée dans le vin, pour réaliser cet emprunt d’un nouveau genre. Il s’agit d’un financement participatif dont les intérêts seront versés en nature, à savoir en caisse de vin. Une première dans le monde du vin.
Concrètement, « il s’agit d’une obligation amortissable avec un taux d’intérêt brut équivalent à 10 % par an pour le prêteur sur la base du tarif public. Bien entendu, le coût est très inférieur pour le domaine dans le cas d’un paiement des intérêts en nature (environ 3 à 5% par an selon le prix de revient de la bouteille) » explique Maxime Debure, président-fondateur de Winefunding. Ce dernier dresse un bilan positif de cette première expérience de prêts avec intérêts en vin. « Les amateurs de vins sont prêts à investir des sommes importantes, entre 4000 et 9000 euros, et à toucher des intérêts en nature ».
Mais des taux de 3 à 5 % sont-ils intéressants pour l'emprunteur alors que l'emprunt est particulièrement accessible en ce moment ? "Les banques ont des conditions d'octroi de prêtes de plus en plus sévères, ce qui limite l'accès au financement bancaire pour des entreprises déjà endettées" indique Maxime Debure. Par ailleurs, le financement participatif peut s'avérer plus pertinent dans le cadre de situations d'endettement de moyen ou long terme. "Dans ce cas, une entreprise pourra être amenée à utiliser les découverts bancaires pour financer ses projets ou ses besoins de trésorerie, ce qui lui coûtera bien plus de 5% tous frais compris". Dernier intérêt de ce type de prêt, il peut permettre de financer des projets considérés risqués par la banque : financement de stock, trésorerie, main d'oeuvre, développement commercial, marketing... Dans ces cas, les banques ne prêtent tout simplement pas !