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Devenir coopérateur avec un an de période d'essai
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Devenir coopérateur avec un an de période d'essai

Prenant la forme d’une adhésion probatoire non-renouvelable, un nouvel outil permet aux associés coopérateurs de tester un apport de raisins tout en pouvant se rétracter. Cas pratique avec l'UG Bordeaux.
Par Alexandre Abellan Le 26 avril 2018
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Devenir coopérateur avec un an de période d'essai
« Avec la cave coopérative, il y a moins de travail et de soucis, mais il y a aussi moins de bénéfices, on ne peut pas se le cacher » note Olivier Descrambres. - crédit photo : Château Renaissance
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ouvoir essayer la coopération sans contrainte, c’est pouvoir plus facilement l’adopter et y adhérer, espère-t-on dans de plus en plus de caves coopératives. Pour rajeunir la pyramide des âges de ses adhérents, la coopération française bénéficie d’un nouvel outil attractif dans ses contrats : une option d’adhésion probatoire. Hérité de la loi d’avenir agricole de 2014, l’arrêté du 28 avril 2017 permet aux caves coopératives de proposer une clause de rétractation sans pénalité au bout d’un an.

« Cette période, à l'issue de laquelle l'associé coopérateur ou la coopérative peut se désengager, a pour objectif d'apprendre à se connaitre et à travailler ensemble. La coopérative ayant levé cette option devra obligatoirement proposer cette période probatoire à tout nouvel associé coopérateur qui pourra l'accepter ou la refuser » note Jonathan Chelim, le responsable de la communication de la Confédération des Coopératives Vinicoles de France.

UG Bordeaux

Si la majorité des caves doivent encore modifier leurs statuts pour lever cette option de période d’essais, certaines avaient anticipé et ont déjà ouvert cette clause pour le millésime 2018. « À ce jour, environ 40 % des coopératives aquitaines ont levé l'option période probatoire » estime ainsi Dominique Saintout, le directeur de la section vin de Coop de France Nouvelle-Aquitaine. L’UG Bordeaux (ex-Union de Guyenne, 4 600 hectares pour 300 adhérents) est l'un des nouvel utilisateur de cette souplesse.

« Les viticulteurs ont compris que pour susciter des adhésions et être attractif, il faut être souple » explique Clément Egaña, le responsable adhésion de l’UG Bordeaux. Voté en février par les caves du premier producteur d’AOC Bordeaux, ce dispositif a déjà été sollicité par quatre nouveaux adhérents, représentant 25 ha. « Ceux qui hésitaient à un engagement sur cinq ans ont le déclic avec cette période d’essai » souligne Clément Egaña, qui souligne que ces adhérents à l’essai souhaitent « se concentrer sur le métier viticole et laisser à d’autres les vinifications et le commerce, pour gagner en confort de vie tout en conservant un revenu ».

Moins de travail, mais moins de bénéfices

« Nous n’étions pas réticents à une adhésion de cinq ans, mais comme il ne coûte rien de prendre la période d’essai… On peut vérifier que tout se passe bien avant de s’engager » explique Alexandre Bouthinon, cogérant du château La Grave Pradot (40 ha en AOC Bordeaux). Venant de racheter des vignes, la propriété trouve ainsi un usage transitoire aux 2,8 ha de sauvignon blanc qu’elle souhaite à terme surgreffer en cépages rouges.

« Il est toujours intéressant d’avoir une période d’essai où l’on peut se rétracter, mais cette nouvelle clause n’est au final pas si importante dans mon choix » renchérit Olivier Descrambes, vigneron du château Renaissance (50 000 cols en AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur), qui vient également d’adhérer à l’UG Bordeaux, en sollicitant aussi l’option probatoire. Exploitant actuellement 8 hectares en bio, le vigneron finalise un bail de fermage pour reprendre 4 hectares de vignes conventionnelles. N’ayant ni la cuverie, ni le personnel pour gérer et commercialiser davantage en bouteilles, Olivier Descrambes a décidé d’adhérer à l’UG Bordeaux pour se délester de ces volumes. « Avec la cave coopérative, il y a moins de temps passé en cave que pour faire du vrac. Il y a moins de travail et de soucis, mais il y a aussi moins de bénéfices, on ne peut pas se le cacher » souligne-t-il.

Apports partiels

Pouvant motiver à l’adhésion, cette option probatoire s’appuie surtout sur l’ouverture des caves coopératives à des apports partiels. L’exigence d’une livraison exclusive et totale des raisins d’une propriété n’étant plus d’actualité. « Nous cherchons tous les types de produits et de profils, tout en essayant de privilégier les crémants et le bio. Il n’y a pas de surface minimale » conclut Clément Egaña, qui rappelle que cette période d’essai n’est pas renouvelable.
 

Conditions d'adhésion

Jonathan Chelim rappelle que « les associés coopérateurs en période probatoire ont les mêmes droits et obligations que les autres associés coopérateurs. Il s'ensuit qu'ils doivent remplir les conditions pour adhérer à la coopérative : avoir la qualité requise, avoir son siège d'exploitation ou son siège social dans la circonscription territoriale de la cave coopérative, être admis par le conseil d'administration, avoir un engagement d'activité et souscrire du capital social. »

 

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