ors des rencontres rhodaniennes, qui se sont déroulées ce jeudi 5 avril 2018, les vignerons de la vallée du Rhône ont notamment pu (re)déguster les deux futurs cépages qui, si tout va bien, intégreront d'ici un an ou deux le cahier des charges de l'appellation Côtes-du-Rhône : le caladoc et le couston.
Le millésime 2017 est en effet le dernier vinifié dans le cadre de l'expérimentation sur ces deux variétés imposée par l'Inao, qui aura duré au total 10 ans.


Le couston a été le plus apprécié de tous. Sa particularité : « Sa très grande intensité tannique et aromatique, nettement supérieures aux autres », déclare Viviane Bécart, du syndicat. Ils ont la particularité de donner des vins très puissants, très colorés et corsés, et présentent donc un intérêt dans le cadre d'assemblages.
Le caladoc présente lui-aussi un bon potentiel en termes de structure et de couleur, mais à un degré un peu en-dessous du premier, « plutôt plus proche de la syrah ». Ses points forts : il permet d'obtenir des vins équilibrés et harmonieux. En terme de "classement", il a obtenu en 2017 la troisième place parmi tous les cépages, avec une note proche du Grenache. Ces deux cépages ont par ailleurs tous les deux des aptitudes viticoles : ils démontrent notamment de bonne résistance à la sécheresse et potentiel de production en conditions « séchantes ».
« Les vignerons sont demandeurs de ces nouveaux cépages et ceux qui en ont déjà planté pour produire des vins IGP sont déjà convaincus par la qualité des vins obtenus », conclut Viviane Bécart. Il leur reste néanmoins à passer l'étape de l'examen en commission technique INAO, qui aura lieu le 3 mai prochain... S'ils sont validés, ils pourraient être introduits dans le meilleur cas en 2019, sinon en 2020, dans le cahier des charges de l'AOC.
Autres innovations à venir pour les vignerons rhodaniens, mais cette fois dans un avenir beaucoup plus lointain : des cépages résistants aux maladies fongiques et à la sécheresse, obtenus à partir de croisements entre les cépages Syrah et Grenache et les variétés résistantes de l'Inra-IFV. Commencé en 2016, le programme de création variétale n'en est donc qu'à ses débuts, et ne devrait pas aboutir avant...2030.