Les exportations 2017 en Italie : une année positive, mais pas brillante » résume, non sans regrets, Ernesto Abbona, le président de l’Union Italienne des Vins (UIV). Sur l’année, la filière transalpine a pourtant expédié 21,4 millions d’hectolitres de vin, pour un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros. Soit des hausses de 4 et 6 % par rapport à 2016. Des croissances qui ne sont pas soutenues, mais « modérées » pour l’UIV. « Nous touchons, mais ne dépassons pas le seuil des 6 milliards d’euros » déplore Ernesto Abbona dans un communiqué. Le marquis de Barolo ajoutant avec dépit que les expéditions de vins italiens ne croissent pas autant que celles françaises (+6 % en volumes, +10 % en valeur).
Espérant un plus fort développement, la filière italienne se mobilise pour améliorer son accès aux fonds de promotion de l’Organisation Commune du Marché vin (OCM vin). « Notre espoir pour 2018, c’est que les nouvelles politiques du ministre de l'Agriculture permettent de résoudre les dynamiques conflictuelles entre ministère et régions pour débloquer les fonds de promotion 2017-2018 et publier immédiatement un décret pour l'année 2018-2019 » explique Ernesto Abonna, qui appelle le gouvernement italien à défendre l’OCM vin au niveau européen, « pour soutenir un travail laborieux mais indispensable de diversification des marchés. Le récent succès des vins mousseux italiens nous apprend que les marchés peuvent aussi s'ouvrir rapidement, lorsqu’un produit répond aux désirs des consommateurs. »
Ne semblant pas manquer de sources d’inquiétudes, ou de revendication, l’UIV se plaint également des « turbulences commerciales provoquées par la géopolitique » sur ses deux marchés principaux : les États-Unis (où les risques de taxation sur les vins européens existent) et le Royaume-Uni (où les conséquences du Brexit restent inconnues). Les deux marchés anglo-saxons concentrant 40 % de la valeur des vins italiens à l’export, quand cette part est de 31 % pour la France et 26 % pour l’Espagne.
En Europe, « nous sommes le pays le plus exposé en cas de représailles agroalimentaires américaines ou de scénario dur du Brexit. Pour cette raison, nous espérons une résolution pacifique des controverses sur le front américain et une option de sortie en douceur pour la Grande-Bretagne » conclut Ernesto Abonna.