’histoire de Fat Bastard est de celle qui fascine, celle de ceux qui ont su avoir raison avant les autres. Née en 1998, la marque se choisit un nom disruptif comme il en fleurit des dizaines aujourd’hui, jouant sur l’irrévérence ; elle se désigne aussi un animal totem (par forcément le plus gracieux) à un moment où le marché du vin était encore peu zoophile. Ce double choix courageux est à l’origine du succès de la marque qui fête ses 20 ans sur Prowein, une longévité assez rare pour une marque française.
Mais comment ses créateurs ont eu l’idée d’un nom aussi osé ? « A cette époque, Thierry Boudinaud, l’œnologue de Gabriel Meffre travaille avec le distributeur anglais de la maison. Ils décident de vinifier un chardonnay des terroirs du Sud de la France qui serait rond, gras et puissant. Un jour, ils dégustent ensemble un chardonnay, vinifié dabs cette recherche de profil. Thierry Boudinaud, qui a séjourné en Australie, s’écrit : c’est un fat bastard (NDLR : un gros couillon) ! L’acheteur anglais lui répond qu’ils ont trouvé le nom de cette nouvelle cuvée » raconte Valérie Vincent, responsable marketing et communication de la Maison Gabriel Meffre.
C’est ainsi qu’est née une marque essentiellement commercialisée à l’export dans une vingtaine de pays. Chaque année, sont commercialisés environ 4 millions de cols de ce Pays d’Oc décliné en quatre rouges, deux blancs, un rosé et un effervescent. « Nos principaux marchés sont les USA, le Canada et les Pays-Bas » précise Valérie Vincent. Et si Fat Bastard fait partie des marques stratégiques de la Maison, son chiffre d’affaires ne contribue pas plus que d’autres marques (Wild Pig, La Châsse) a la réalisation d’un chiffre d’annuel global de 39 millions d’euros (soit 15,5 millions de cols) de cette Maison évaluée niveau 3 de l’AFAQ 26000 (Responsabilité sociétale et environnementale).
Durant ses vingt années d’existence, le packaging de Fat Bastard a évolué. La dernière en date est l'utilisation du topiaire pour transformer le lourd et écrasant hippopotame en buis élancé et taillé de près, symbole des jardins à la française. La marque s’est ainsi assagit à la demande du marché américain qui souhaitait davantage de repères français sur l’étiquette de la marque.
Mais ce temps de la tempérance où l’hippopotame a fait la plante verte n’aura été que de courte durée. Gabriel Meffre lance en effet une série de six étiquettes en édition limitée. Amour, sport, plage, été, Halloween et hivers sont les différentes ambiances dans lequelles se fond le buis taillé en hippopotame. De quoi renouveler et donner de la fraîcheur à la marque, tout en laissant une grande souplesse aux distributeurs. « Les étiquettes peuvent être positionnées sur n’importe quels vins de la gamme, selon les envies de nos clients » indique Valérie Vincent. Il paraît que la sportive a séduit la Russie qui s'apprête à recevoir la coupe du monde de football et que celle consacrée à Halloween trouve de l'intérêt sur le marché américain.